Président Dr Irfaan Ali

Allocution de Son Excellence, Dr Mohamed Irfaan Ali, Président de la République Coopérative de Guyane

Aujourd’hui à La Haye, la Cour internationale de Justice a rendu sa décision dans l’affaire entre la Guyane et le Venezuela sur l’exception du Venezuela à la compétence de la Cour. La Cour a rejeté l’objection du Venezuela et a confirmé sa compétence pour trancher l’affaire par un vote de 14 contre 1.

Cela signifie que la Cour va maintenant trancher le différend entre les deux États sur le fond et finalement rendre une décision définitive et contraignante sur la validité de la sentence arbitrale de 1899 qui a fixé la frontière terrestre entre le Venezuela et la Guyane britannique de l’époque. Le Venezuela et le Royaume-Uni ont reconnu la validité de cette sentence arbitrale et la frontière internationale qui en a résulté pendant plus de 60 ans. Lors de son indépendance en 1966, la Guyane a également reconnu le prix et la frontière, mais le Venezuela a changé de position et a commencé à revendiquer plus des deux tiers du territoire de la Guyane à l’ouest du fleuve Essequibo.

C’est la deuxième fois que la Cour internationale rejette les exceptions de compétence soulevées par le Venezuela. En décembre 2020, la Cour a rejeté les objections du Venezuela par un vote de 12 contre 4. En juin 2022, le Venezuela a soulevé une nouvelle objection. Des audiences ont eu lieu en novembre 2022, au cours desquelles les deux parties ont comparu et ont présenté leurs arguments devant la Cour. La décision d’aujourd’hui dispose de cette objection et obligera le Venezuela à soumettre ses écritures sur le fond de l’affaire, c’est-à-dire sur la validité de la sentence arbitrale et la frontière internationale qu’elle a établie.

Le Guyana reste convaincu que sa frontière internationale de longue date avec le Venezuela sera confirmée par la Cour.

La Guyane a toujours été pleinement attachée au règlement pacifique du différend avec sa République voisine et sœur, conformément au droit international. C’est pourquoi, après avoir tenté sans succès de parvenir à un règlement diplomatique par le biais de pourparlers négociés par le Secrétaire général de l’ONU pendant plus de deux décennies, le Guyana a porté l’affaire devant la Cour internationale de Justice pour une décision définitive et contraignante. Tous les États Membres des Nations Unies, y compris la Guyane et le Venezuela, sont tenus, en vertu de la Charte des Nations Unies, de se conformer aux arrêts contraignants de la Cour.

Je vous remercie et je saisis cette occasion pour remercier également notre équipe juridique, notre agent, toutes les parties prenantes, tous les Guyanais pour leur engagement continu et leur travail exceptionnel alors que nous procédons dans cette affaire devant la Cour internationale de Justice.

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