Vue aérienne de la rivière Demerara à Georgetown, Guyane, le 1er mars 2020. (Photo de Luis ACOSTA / AFP) (Photo de LUIS ACOSTA/AFP via Getty Images)

Si les réserves de gaz naturel de la Guyane, de Trinité-et-Tobago et du Suriname sont développées à leur plein potentiel, ces pays pourraient répondre aux besoins régionaux en électricité pendant un siècle, a calculé le président Dr Irfaan Ali.

Il a prononcé cette position mardi lors de l’ouverture de la conférence sur l’énergie 2023 à l’hôtel Marriott de Georgetown, expliquant qu’il existe de nombreuses opportunités dans l’industrie du gaz naturel.

Le chef de l’État a donné un exemple du Roraima brésilien étant le seul État en dehors du réseau national et du coût qu’il encourt pour produire de l’électricité pour cette population.

« Pour produire de l’électricité, ils doivent transporter des camions à combustible fossile depuis Manaus, la capitale de l’État voisin d’Amazonas – à 780 km de Boa Vista, la capitale du Roraima. Cette année seulement, le gouvernement fédéral devra subventionner l’électricité dans l’État de Roraima à hauteur de 2,3 milliards de dollars américains… pour une population de cet État de trois millions de personnes dans un pays de 214 millions d’habitants… »

Dans ce contexte, le président guyanais a parlé des potentiels de gaz naturel qui existent dans les Caraïbes – qui, s’ils sont pleinement exploités, peuvent générer de l’électricité moins chère et plus propre.

Il a souligné que le rapport de mi-année du ministère des Finances du Guyana indique que la réserve de gaz récupérable estimée du pays est de 17 000 milliards de pieds cubes, ce qui fait du Guyana l’un des plus grands détenteurs de réserves de gaz naturel de la région.

« Le Venezuela dispose d’environ 200 000 milliards de pieds cubes de réserves prouvées de gaz naturel. Dans le bassin Guyana-Suriname, on estime qu’il y a plus de 30 billions de pieds cubes de gaz naturel. Trinité-et-Tobago a des réserves prouvées de gaz naturel de 10 000 milliards de pieds cubes et un potentiel estimé à 23 000 milliards de pieds cubes.

«Il dispose de 54 billions de pieds cubes de gaz pour produire 7,3 millions de gigawattheures d’énergie. Ainsi, avec les besoins en électricité combinés estimés pour la CARICOM et le Roraima, d’environ 40 000 gigawattheures, le potentiel gazier combiné de la Guyane – je m’en tiens à l’électricité – le Suriname, Trinité-et-Tobago, à eux seuls, pourrait fournir de l’énergie à plus de 100 années. »

La Guyane est actuellement en pourparlers avec un certain nombre de pays sur un corridor énergétique, une stratégie énergétique régionale étant en cours d’élaboration. Parmi les pays qui devraient participer à cette stratégie figurent la Guyane, le Suriname, Trinité-et-Tobago, le Brésil ou encore la Barbade, qui dispose d’un potentiel gazier.

La première fois que le président Ali a évoqué l’intérêt de Trinidad pour l’initiative du corridor énergétique, c’était en juin 2022 lors du sommet et de l’exposition sur l’énergie, le pétrole et le gaz du Suriname, lorsqu’il avait révélé qu’une stratégie énergétique régionale qui relierait les producteurs de pétrole et de gaz naturel de la région est façonnée.

À l’époque, le dirigeant guyanais avait déclaré que si la Guyane, le Suriname et le Brésil avaient déjà entamé des pourparlers sur la combinaison de leur capacité à créer un corridor énergétique et à libérer le potentiel d’une série de développements manufacturiers et industriels, Trinidad est également intéressée à travailler avec à libérer une partie de ce potentiel.

On parle depuis un certain temps d’un corridor énergétique, la Banque interaméricaine de développement (BID) menant à la fois des études de base et de préfaisabilité. La Guyane est en effet partie à un protocole d’accord sur le projet d’interconnexion de l’arc nord (Arco Norte) qui vise à évaluer la faisabilité d’une éventuelle collaboration sur le système de transport d’énergie pour l’interconnexion électrique de la Guyane, du Suriname, de la Guyane française et du nord villes du Brésil.

Pendant ce temps, la Guyane développe déjà une usine intégrée de gaz naturel liquide (NGL) et une centrale électrique à cycle combiné de 300 mégawatts (MW) au Pays de Galles, en Cisjordanie Demerara (WBD).

Le projet verra ExxonMobil acheminer le gaz du champ Liza dans le bloc Stabroek à terre au Pays de Galles via des pipelines qu’il achètera, installera et entretiendra.

Sur la base des études menées, ExxonMobil sera en mesure de produire jusqu’à 50 millions de pieds cubes de gaz par jour pour cette initiative sans impact sur les activités de production pétrolière offshore.

L’opérationnalisation du projet de transformation du gaz en énergie devrait entraîner une réduction de moitié des charges d’électricité actuelles, ce qui alimentera l’expansion des secteurs industriel et commercial.

Jusqu’à présent, le gouvernement a dépensé 24,6 milliards de dollars pour le démarrage de ce projet.

Cela comprend 400 millions de dollars pour l’acquisition de terrains privés afin de faciliter la pose de pipelines dans la région trois et les 24,213 milliards de dollars restants correspondaient à un paiement de 15% sur le contrat d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction (EPC), qui a été attribué aux entreprises américaines CH4 et Lindsayca. à la fin de l’année dernière. Le coût total du contrat EPC est de 759,8 millions de dollars.

Outre le contrat EPC, la supervision des composantes LGN et centrale électrique du projet coûtera 23 millions de dollars supplémentaires.

Avec un calendrier de livraison de gaz riche pour alimenter la centrale électrique d’ici la fin de 2024 et la mise en service de l’usine de NGL d’ici 2025, les travaux progressent pour faire décoller le projet de transformation du gaz en énergie.

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