Le chef de l'Alliance pour le changement, Nigel Hughes, a répondu aux 15 questions posées par l'éminent rédacteur de lettres, le Dr Randy Persaud.

Dans ses réponses, Hughes – dont le parti avait formé le gouvernement au cours de la période 2015-2020 – a défendu un certain nombre de décisions prises qui ont eu un impact négatif sur la vie des citoyens.

Voir ci-dessous sa réponse complète :

Cher Dr Persaud,

Je prends acte de votre lettre et des 15 questions pointues qui m'ont été adressées. Même si je salue cet engagement, il est important que les discussions sur le leadership, la gouvernance et l’avenir de notre pays soient encadrées de manière constructive, équilibrée et avant-gardiste. Permettez-moi de répondre à vos préoccupations avec clarté et dans le respect du discours public que nous construisons.

  1. Les élections retardent le vote de censure.

Les retards consécutifs à la motion de censure ont fait l'objet d'importantes interprétations juridiques et procédurales. L'affaire a finalement été résolue par la Cour de justice des Caraïbes (CCJ). En tant que société, nous devons reconnaître les défis posés par des questions juridiques sans précédent. À l’avenir, mon engagement est de renforcer nos institutions démocratiques pour éviter de telles incertitudes. C’est pour cette raison que j’ai insisté dans mon appel en faveur de la biométrie et d’autres réformes afin de garantir qu’il ne puisse y avoir aucune ambiguïté lors de l’annonce des résultats des élections.

  1. Argument majoritaire 33 contre 32.

L'interprétation des dispositions constitutionnelles concernant la majorité était un point de discorde juridique. Et, en fait, il ne s’agissait pas d’une simple question mathématique, mais d’un débat sur ce qui constitue une majorité dans le contexte d’une impasse constitutionnelle sans précédent. En tant que nation gouvernée par des lois, la décision du tribunal doit faire office d'arbitre final. La question du 33 contre 32 a été soulevée pour la première fois par le président Donald Ramotar lorsqu'il a sollicité et reçu un avis de l'avocat principal indiquant que 33 n'était pas la majorité. Lors de ma démission, cette opinion a été inscrite dans les archives officielles et ma répétition n'était que la répétition d'une opinion antérieure tirée des archives présidentielles du président Ramotar. Mon objectif est de veiller à ce que la réforme constitutionnelle lève ces ambiguïtés afin de restaurer la confiance du public dans nos systèmes. L'une des conséquences malheureuses de l'arrêt du CCJ est qu'en Guyane, la majorité simple et absolue requiert le même nombre de voix, soit 33 membres de l'Assemblée nationale.

3-4. Allégations de trucage électoral.

Les allégations concernant les élections de 2020 restent très controversées, les deux parties faisant état d'infractions. Bien que je ne sois pas personnellement impliqué dans ce qui s'est passé, j'attends les décisions de la Cour sur ces questions et je réagirai en conséquence. Il est essentiel de s’appuyer sur une procédure régulière et des enquêtes indépendantes pour plus de clarté. C’est pour cette raison que ce sont les tribunaux et non l’opinion publique qui s’attaquent à la question. La division historique que cela représente est l'un des aspects débilitants du progrès de notre pays et j'ai l'intention de me concentrer sur le renforcement des institutions qui aident à combler le fossé entre nos éléments de division. La responsabilisation et le rétablissement de la confiance auprès de l'électorat seront les pierres angulaires du programme de mon parti. Reconnaître les faux pas du passé fait partie de ce processus.

5-7. Licenciements de travailleurs du sucre et de la bauxite

Les défis auxquels sont confrontées les industries du sucre et de la bauxite découlent de décennies d’inefficacité structurelle. Bien que des décisions aient été prises pour assurer la durabilité, elles ont causé de réelles souffrances aux familles et je reconnais qu'il aurait pu y avoir de meilleures façons de résoudre ce problème. Ce qui est essentiel, c’est que nous reconnaissions que l’industrie sucrière du Guyana, telle qu’elle est actuellement gérée, n’est pas durable et doit être radicalement réformée si elle veut nous servir en tant que nation. L’extraction de la bauxite ne peut nous être bénéfique que si nous passons à une production à valeur ajoutée. À l’avenir, je donnerai la priorité aux politiques de développement équitables axées sur la diversification, la reconversion professionnelle et la création de moyens de subsistance durables pour les travailleurs concernés, tout en encourageant notre secteur manufacturier à utiliser les matières premières produites dans ces deux domaines pour créer des produits que nous pouvons vendre dans le monde entier. marché.

8-9. Contrat ExxonMobil et bonus de signature

L’accord de partage de production (PSA) d’ExxonMobil a été négocié dans des conditions qui peuvent désormais être considérées comme sous-optimales. La gouvernance doit évoluer pour répondre aux aspirations des citoyens. Mon administration garantirait une plus grande transparence dans les contrats, en renégociant si nécessaire pour protéger l’intérêt national.

  1. Dossiers fiscaux et transparence.

Bien qu'il n'y ait aucune obligation légale de divulguer les dossiers fiscaux pour exercer une fonction publique, je comprends et respecte pleinement l'intérêt du public dans la transparence et la responsabilité de ses dirigeants. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la vie privée et la confiance du public. À l’heure actuelle, j’aborde la transparence par le biais des divulgations légalement obligatoires et d’autres mécanismes requis par la loi. Je reste déterminé à respecter les normes de responsabilité les plus élevées dans tous les aspects du service public tout en préservant les principes d'une procédure régulière et des droits individuels.

  1. Allégation de 200 taxes.

Les ajustements du régime fiscal sous l’APNU-AFC s’inscrivaient dans le cadre de politiques fiscales plus larges. Cette administration n’a pas bénéficié de l’immense richesse pétrolière dont nous jouissons actuellement et on aurait pu penser que l’administration actuelle aurait fait davantage pour atténuer les tensions dans lesquelles vivent nos plus vulnérables. En tant que président, je réexaminerais ces politiques pour m’assurer qu’elles accordent la priorité à l’aide aux populations vulnérables et stimulent la croissance des entreprises.

  1. Subvention en espèces « Parce que nous nous soucions ».

Les décisions concernant la subvention en espèces ont été prises dans le cadre plus large de la gestion budgétaire. Je m'engage à rétablir et à étendre les programmes de soutien social pour garantir qu'aucun enfant ne soit laissé pour compte. Et en ce qui concerne les « subventions en espèces » en général, je voudrais souligner que celles-ci, bien qu’apparemment utiles à court terme pour les bénéficiaires, imposent une charge fiscale au pays et conduisent à l’inflation à long terme. Notre objectif de soutenir les plus vulnérables doit s’appuyer sur des méthodes de secours plus durables et plus significatives.

  1. Bonus des forces en uniforme.

Comme je l'ai dit à plusieurs reprises dans cette réponse, la réallocation des ressources dans le cadre de l'APNU-AFC était basée sur des contraintes budgétaires qui ne s'appliquent plus. En tant que président, je veillerai à ce que les sacrifices de nos forces en uniforme soient reconnus par un soutien significatif et des salaires à la hauteur de nos attentes quant au niveau de service requis. Cela s’accompagnera d’une restructuration des forces armées pour mieux servir la trajectoire de notre nation.

14-15. Conflit d'intérêts avec la représentation d'ExxonMobil.

La relation entre mon cabinet d'avocats et ExxonMobil est une relation professionnelle, régie par des normes éthiques. En tant que leader, j’assurerais un pare-feu entre les intérêts personnels et les devoirs publics, en donnant sans équivoque la priorité à l’intérêt national. Les cadres législatifs peuvent institutionnaliser davantage ces garanties.

Dr Persaud, la gouvernance est un engagement constant en faveur d’une amélioration constante et j’ose dire que tout dirigeant commet des erreurs. Ce qui est essentiel, c'est que nous travaillions collectivement en tant que nation pour demander des comptes à nos dirigeants et rechercher constamment de meilleures solutions pour améliorer la vie de notre peuple. Je suis prêt à diriger avec intégrité, vision et concentration sur l'édification de la nation. Le chemin à parcourir nécessite l’unité, la collaboration et un engagement partagé en faveur de la prospérité de tous les Guyaniens.

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