Dans le but de clarifier les dispositions ambiguës, le gouvernement révisera la Loi sur les Amérindiens et, selon le procureur général et ministre des Affaires juridiques Anil Nandlall, SC, ce processus impliquera de vastes consultations avec la communauté autochtone à travers le pays.

Il a fait ces remarques dans l’édition de cette semaine de son émission télévisée Issues in the News, au cours de laquelle il a parlé de la conférence en cours du Conseil national des Toshaos (NTC). Se tenant du 28 août au 1er septembre 2023 au Centre de conférence Arthur Chung, le thème de la conférence NTC de cette année est « Faire progresser le développement durable des villages dans une économie à faibles émissions de carbone ».

Au cours de cette activité d’une semaine, les Toshaos et les chefs de village rencontreront les dirigeants du pays et auront l’occasion de discuter et de prendre des décisions cruciales concernant leurs moyens de subsistance et leur développement.

Selon AG Nandlall, parmi les sujets importants à discuter figure la réforme de la Loi sur les Amérindiens. « Nous avons promis dans notre manifeste que nous réviserions la Loi sur les Amérindiens. Elle a presque 30 ans… et la communauté amérindienne a exprimé le point de vue selon lequel la loi doit être révisée, et cela est à notre ordre du jour », a-t-il assuré.

Nandlall a souligné que plusieurs questions importantes occupent une place importante dans la législation actuelle. Il a ajouté qu’ils doivent être clairement énoncés, afin d’éviter toute interprétation erronée pouvant conduire à des conflits. Il s’agit notamment des questions liées aux activités minières et aux litiges.

« Nous devons aborder ce problème de front, afin d’éviter que le fiasco du type Débarquement chinois n’éclate à nouveau. Les raisons pour lesquelles il y a eu des situations de conflit entre la communauté minière et la communauté amérindienne sont dues au fait que certaines dispositions de la loi nécessitent de la clarté et, espérons-le, au cours de ce processus éclairé, ces questions seront clarifiées et il y aura des lignes d’autorité claires. et une responsabilité fonctionnelle délimitée, séparant les intérêts amérindiens de ceux des intérêts miniers, car il faut trouver un mode de coexistence pacifique », a-t-il expliqué.

« Il est reconnu que les ressources naturelles de l’État restent les ressources de l’État, et que l’État n’abandonnera pas ces ressources. Il faut donc qu’il y ait un modus vivendi entre les Amérindiens et ceux qui ont le pouvoir d’exploiter nos ressources naturelles », a soutenu le procureur général.

La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a publié la résolution 41/2023 en juillet de cette année, par laquelle elle a accordé des mesures de précaution en faveur des membres de la communauté autochtone caraïbe de Chinese Landing, qui, selon elle, se trouvent actuellement dans un état « grave, risque urgent de subir un préjudice irréparable à leurs droits humains ».

À la suite de cette décision, le gouvernement du Parti progressiste populaire/Civique (PPP/C) a depuis envoyé une équipe dans cette communauté de la région 1 (Barima-Waini) pour y rencontrer les habitants ; et s’est en outre engagé à travailler avec les résidents pour trouver des solutions. Le gouvernement a également interrompu toutes les activités minières dans la région.

Le problème du débarquement chinois est né de l’octroi par la Commission géologique et minière du Guyana (GGMC) d’un permis d’exploitation minière, dans les années 1990, à un mineur/une entreprise pour opérer dans les limites des terres titrées du village. Cependant, cette communauté autochtone s’est insurgée contre cette approbation, qui, selon elle, n’avait pas le consentement du conseil du village.

Mais lorsque le GGMC a pris des mesures pour délivrer un ordre de cessation des travaux (CWO) au mineur/à l’entreprise, l’affaire a été portée devant la Haute Cour, qui a statué en faveur du mineur/de l’entreprise. La décision de la Haute Cour a ensuite été annulée par la Cour d’appel. Cependant, la Cour de justice des Caraïbes (CCJ) est revenue sur cette décision en 2017, ce qui a amené la communauté amérindienne à saisir la CIDH à ce sujet.

Lors d’une présentation lundi à la conférence du NTC, Chinese Landing Toshao Orin Fernandes a plaidé auprès du Conseil pour qu’il protège les droits des peuples autochtones de la communauté.
« Nous appelons le NTC à plaider en notre nom auprès du gouvernement afin qu’il permette aux résidents de Chinese Landing de poursuivre leurs activités minières de subsistance, puisqu’il n’existe aucun autre moyen de gagner sa vie dans notre communauté », a déclaré le Toshao.

Néanmoins, pour éviter que ce problème ne se reproduise, le gouvernement prévoit d’aplanir toute ambiguïté dans la Loi sur les Amérindiens au cours du processus de révision.
AG Nandlall, au cours de son émission, a révélé que le ministère des Affaires juridiques dirigera cette révision de la loi amérindienne, aux côtés du ministère des Affaires amérindiennes. Il a assuré que cet exercice serait consultatif, notamment auprès de la communauté autochtone.

« Bien sûr, ce sera un processus consultatif, et il sera guidé par ces processus consultatifs. Il n’y aura pas d’imposition à la communauté amérindienne, mais la communauté amérindienne sera engagée et la loi sera révisée en fonction des interactions et des consultations tenues avec la communauté amérindienne », a affirmé le ministre des Affaires juridiques.

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