Les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (Caricom) ont déclaré que la situation de la criminalité dans la région était un problème de santé publique et ont exprimé leur grave préoccupation face à l’augmentation de l’exportation illégale d’armes à feu des États-Unis d’Amérique (États-Unis), qui constitue une menace à la démocratie.

Lors du symposium régional de deux jours récemment conclu sur la criminalité et la violence en tant que problème de santé publique, organisé par Caricom et le gouvernement de Trinité-et-Tobago, les dirigeants des Caraïbes ont engagé des discussions visant à promouvoir le dialogue et à mobiliser l’action régionale pour la réduction de la violence et la prévention du crime, au cours de laquelle un certain nombre de solutions ont été identifiées.

Ces dirigeants sont, entre autres, alarmés par l’épidémie de criminalité et de violence dans les Caraïbes, alimentée par les armes illégales et les gangs criminels organisés. Les dirigeants considèrent la situation comme une menace pour la démocratie de la région et la stabilité des sociétés, et sont conscients de ses coûts pour les systèmes sociaux, économiques et de santé de la région. À ce titre, ils se sont engagés à travailler ensemble pour faire en sorte que le peuple caribéen puisse vivre dans un environnement de paix et de sécurité.

Les dirigeants régionaux, dont le Premier ministre guyanais Mark Phillips, ont promis une refonte complète du système de justice pénale pour lutter contre les terroristes criminels, en mettant l’accent sur la gestion proactive des poursuites, les condamnations et la déjudiciarisation des jeunes à risque.

L’accent serait également mis sur le renforcement des capacités médico-légales régionales et la collaboration entre les organismes médico-légaux nationaux afin d’améliorer la qualité des preuves et d’accélérer la conduite des procès.

À cela s’ajoutera la préparation d’une législation modèle régionale pour apporter une plus grande harmonisation et efficacité au développement et à la révision des lois nationales, ce qui verrait la mise en œuvre immédiate et efficace du traité sur les mandats d’arrêt de la Caricom.
En ce qui concerne le système judiciaire, la compétence des magistrats serait augmentée en tenant compte des options des accusés pour les procès devant juge uniquement, et la rotation intra-régionale des juges et des magistrats pour admettre ou favoriser leur plus grande exposition.

De plus, Caricom envisagerait de réformer le système éducatif de la région pour responsabiliser les citoyens et mieux permettre leur développement socio-émotionnel, en reconnaissant que l’apprentissage social et émotionnel de l’enfant est aussi important que les réalisations techniques et académiques.

Les dirigeants des Caraïbes appellent les États-Unis à se joindre à leur guerre contre les armes à feu et à adopter et prendre d’urgence des mesures pour arrêter l’exportation illégale d’armes à feu et de munitions vers les Caraïbes. Ils ont convenu d’interdire les armes d’assaut dans la région, à l’exception des forces de sécurité et des compétitions sportives, notant qu’ils soutiendraient le Mexique dans son action en justice contre les fabricants et détaillants d’armes américains.

Caricom travaillera également avec tous les secteurs et institutions pour améliorer l’accès équitable aux services et aux options de réadaptation et de réinsertion dans la société : soutien psychosocial et éducation parentale, lutte contre la violence domestique et intégration des problèmes mentaux à traiter avec le crime et la violence.

« Chefs de gouvernement et distingués délégués, Mesdames et Messieurs : la violence dans notre région est une épidémie, et comme toute épidémie, des stratégies efficaces pour lutter contre la propagation nécessitent des données et des recherches, ainsi que des ressources humaines et financières pour permettre la mise en œuvre en temps opportun de solutions pour s’attaquer aux causes profondes de la criminalité et atténuer l’impact dévastateur de la criminalité et de la violence sur nos sociétés », a déclaré la secrétaire générale de la CARICOM, le Dr Carla Barnett, lors du symposium, qui s’est tenu sous le thème « La violence en tant que problème de santé publique – Le défi du crime ».

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