Le vendredi 15 septembre 2023, le Groupe d’action financière des Caraïbes (GAFIC) a conclu avec succès sa visite sur place et son évaluation de la conformité de la Guyane aux recommandations et à la méthodologie du Groupe d’action financière.

Un certain nombre de ministères gouvernementaux, d’organismes chargés de l’application des lois, d’agences d’État, d’institutions financières, ainsi que du secteur privé et d’organisations professionnelles, ont participé à cette évaluation. Tout porte à croire que la Guyane, en tant que juridiction, s’en est acquittée favorablement et a reçu de nombreux applaudissements au cours de l’exercice.

La chef de mission, Mme Avelon Perry, et son équipe ont présenté un résumé des premières conclusions à l’hon. Procureur général, Mohabir Anil Nandall SC député et Comité national de coordination (NCC) de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et du financement de la prolifération.

Les premières conclusions de haut niveau ont révélé que le Guyana dispose d’une bonne coordination pour l’identification et l’atténuation des risques de blanchiment d’argent/financement du terrorisme par l’intermédiaire du NCC. Il a également pris note des évaluations des risques que le Guyana a conclues, y compris l’évaluation nationale des risques de 2021, et de sa large diffusion parmi les parties prenantes.

Le soutien de ces actions à travers la politique et la stratégie nationales a également été examiné et jugé acceptable en raison de l’achèvement d’un certain nombre de points de politique, tels que les amendements à la législation clé relative à la LBC/FT, la création législative du Guyana Compliance Commission et de l’Autorité des agents immobiliers, et la codification de la branche spéciale du groupe de travail antiterroriste.

En ce qui concerne les autorités de contrôle, les premiers résultats ont montré que la plupart de ces autorités faisaient preuve d’une approche basée sur les risques, ainsi que du recours à des mesures préventives. L’équipe a également noté le soutien apporté par la Cellule de renseignement financier (CRF) en fournissant des orientations aux autorités de contrôle.

Parmi les lacunes relevées dans les conclusions initiales figure la nécessité pour les avocats et les comptables de bien comprendre leurs obligations en matière de LBC/FT, ce qui est particulièrement important avec l’adoption de la loi sur la Commission de conformité du Guyana.

Il est également nécessaire d’adopter une approche unifiée dans la lutte contre le blanchiment d’argent par les différents organismes chargés de l’application des lois. Toutefois, il a été constaté que le Guyana enquêtait sur le blanchiment d’argent et les infractions graves associées, conformément à l’évaluation des risques du pays ; cependant, les retards dans l’administration des dossiers peuvent avoir contribué au faible taux de condamnations actuel pour blanchiment d’argent.

En ce qui concerne la coopération internationale, l’équipe a constaté qu’il était nécessaire d’augmenter les ressources du Bureau des traités du ministère de l’Intérieur pour pouvoir remplir efficacement ses fonctions ; cependant, le Guyana a démontré sa capacité à utiliser des mécanismes formels et informels pour la coopération internationale, notamment à travers ses mécanismes régionaux tels que l’ARIB-CARIB et le Système de sécurité régionale (RSS).

En termes de sanctions financières ciblées pour le financement du terrorisme et du financement de la prolifération, l’équipe a noté que les récents amendements de 2023 ont comblé certaines des lacunes techniques ; néanmoins, en raison de l’adoption récente de lois, il pourrait s’avérer nécessaire de réviser les procédures internes pour leur mise en œuvre.

L’équipe d’évaluation a rappelé à la Guyane que ces conclusions pourraient être modifiées après un examen plus approfondi des informations soumises, qui feront l’objet d’une évaluation plus approfondie ; toutefois, aucune nouvelle mesure ne sera envisagée après le 15 septembre 2023.

L’équipe d’évaluation a remercié la Guyane pour son hospitalité et a informé le CNC que les discussions finales concernant le 4e cycle d’évaluation mutuelle de la Guyane devraient se conclure en mai/juin 2024 lors de la plénière du GAFI, qui se tiendra à Trinité-et-Tobago. .

Dans les six semaines suivant la fin de cette visite sur place, un rapport préliminaire d’évaluation mutuelle sera envoyé pour examen et contribution au Guyana. Après cet examen et la conclusion de ces missions, un rapport d’évaluation final sera conclu et soumis à la plénière.

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