Déclaration de Son Excellence Dr Mohamed Irfaan Ali, Président de la République coopérative du Guyana lors du Forum politique de haut niveau sur le développement durable 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies

Dialogue des dirigeants 1 : « Intensifier les actions sur les transitions clés pour accélérer les progrès des ODD »

18 et 19 septembre 2023 au siège de l’ONU, New York

Monsieur le Président,

Nous nous réunissons à mi-chemin de la mise en œuvre de l’Agenda 2030, dans un contexte de crise. Qu’il s’agisse de l’alimentation, de l’énergie, du climat ou de l’impact déstabilisateur de la pandémie de COVID-19, l’effet combiné de ces crises a considérablement fait dérailler la réalisation des objectifs de développement durable. L’augmentation du coût du financement, l’augmentation de la dette par rapport au PIB et les bilans insoutenables ont placé le monde en développement dans une position précaire.

Pour ne citer que quelques exemples, selon un récent rapport de la BID, le déficit de financement pour atteindre quatre ODD essentiels pour l’Amérique latine et les Caraïbes, notamment l’accès à l’eau et à l’assainissement, à l’énergie, la construction d’infrastructures qui favorisent l’industrialisation et l’innovation durables, et la création d’infrastructures durables. rendre nos villes durables, nécessiterait 2 200 milliards de dollars.

De plus, le ratio dette/PIB dans la région ALC en 2022 était de 117 % et l’inflation s’élevait à 9,2 %. C’est la situation d’une seule région du monde.

Monsieur le Président,

L’expansion de notre économie au Guyana nous a permis de nous concentrer fortement sur les ODD. Par exemple, l’investissement par habitant dans la santé a augmenté de 62 %, dans l’éducation de 64 % et dans la sécurité de 153 % sur une période de trois ans. Mais l’engagement national ne suffira pas à lui seul à atteindre les ODD, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables. Une grande partie du problème réside dans le manque de progrès vers l’objectif 17 sur les partenariats mondiaux et dans l’incapacité de la communauté internationale à respecter ses engagements.

Les engagements financiers internationaux, qu’il s’agisse de 0,7 % du produit national brut pour l’APD – un engagement pris il y a 50 ans – ou des cent milliards de dollars annuels au titre de l’Accord de Paris en faveur des pays en développement, entre autres, n’ont pas été respectés. De plus, notre architecture financière internationale n’est pas en phase avec les besoins des pays en développement et doit être réformée. Les pays en développement sont confrontés à une inflation alimentaire plus élevée – 5 % plus élevée que le reste du monde dans la plupart des cas. Pour couronner le tout, pour les pays en développement, le taux d’intérêt moyen sur les emprunts extérieurs est trois fois plus élevé que celui des pays développés.

Nous n’aurons pas un monde où chacun, partout dans le monde, jouira pleinement de ses droits humains, de la paix et de la sécurité, et sera libéré de la pauvreté et de la faim, à moins que le droit au développement ne soit réalisé et respecté.

Le Guyana estime que des progrès significatifs ne peuvent être réalisés dans la réalisation des ODD que si les efforts nationaux s’accompagnent de engagements respectés et si un environnement international est créé qui favorise le progrès pour tous les pays. À cet égard, l’action en faveur de l’Initiative de Bridgetown, le soutien aux liquidités, la viabilité de la dette, le financement du développement et les réformes de la gouvernance des institutions financières internationales sont essentiels.

Je te remercie.

A lire également