Voir la déclaration complète de la Cour internationale de Justice :
Sentence arbitrale du 3 octobre 1899 (Guyane v. Venezuela)
La Guyane demande à la Cour d’indiquer des mesures conservatoires
LA HAYE, le 31 octobre 2023. Hier, la République Coopérative du Guyana a déposé au Greffe de la Cour Internationale de Justice une Demande en indication de mesures conservatoires dans l’affaire concernant Sentence arbitrale du 3 octobre 1899 (Guyane v. Venezuela)conformément à l’article 41 du Statut de la Cour.
Dans son Demande, La Guyane déclare que «[o]Le 23 octobre 2023, le gouvernement du Venezuela, par l’intermédiaire de son Conseil électoral national, a publié une liste de cinq questions qu’il envisage de poser au peuple vénézuélien dans un cadre . . . « Référendum consultatif » le 3 décembre 2023 ».
Selon le demandeur, le but de ce référendum est « d’obtenir des réponses qui soutiendraient la décision du Venezuela d’abandonner [the current proceedings before the Court]et de recourir plutôt à des mesures unilatérales pour « résoudre » le différend avec la Guyane en annexant et en intégrant formellement au Venezuela l’ensemble du territoire en cause dans cette procédure, qui comprend plus des deux tiers de la Guyane ».
Le Guyana demande à la Cour d’indiquer les mesures conservatoires suivantes :
« 1. Le Venezuela ne procédera pas au référendum consultatif prévu le 3 décembre 2023 sous sa forme actuelle ;
- En particulier, le Venezuela n’inclura pas les première, troisième ou cinquième questions dans le référendum consultatif ;
- Le Venezuela n’inclura pas non plus dans le cadre du « référendum consultatif » prévu, ou de tout autre référendum public, aucune question empiétant sur les questions juridiques qui seront tranchées par la Cour dans son arrêt sur le fond, y compris (mais sans s’y limiter) : la validité juridique et effet contraignant de la sentence de 1899 ; la souveraineté sur le territoire compris entre le fleuve Essequibo et la frontière établie par la sentence de 1899 et l’accord de 1905 ; et la prétendue création de l’État de ‘Guyane Esequiba » et toutes mesures associées, y compris l’octroi de la citoyenneté et de l’identité nationale vénézuéliennes
- Le Venezuela ne prendra aucune mesure visant à préparer ou à permettre l’exercice de la souveraineté ou de facto contrôle sur tout territoire attribué à la Guyane britannique dans la sentence arbitrale de 1899.
- Le Venezuela s’abstiendra de toute action susceptible d’aggraver ou d’étendre le différend porté devant la Cour ou de rendre son règlement plus difficile.