Quelques semaines après que le gouvernement du Parti progressiste du peuple/Civique (PPP/C) a déposé son projet de loi 2023 sur la lutte contre la traite des personnes à l’Assemblée nationale, l’opposition parlementaire a soumis deux amendements au projet de loi pour augmenter les peines en vertu de la législation proposée.

Dans une missive adressée au greffier de l’Assemblée nationale Sherlock Issacs, le député du Partenariat pour l’unité nationale (APNU) Volda Lawrence a informé que l’opposition souhaitait modifier les articles 13(1) et 23(5) du projet de loi. Elle était secondée par sa collègue Natasha Singh-Lewis.

Le premier amendement concerne l’article 13(1) de la deuxième partie, qui, dans sa forme actuelle, se lit « Une personne morale qui commet une infraction à la présente loi est passible, sur déclaration de culpabilité par mise en accusation, d’une amende de 10 millions de dollars. »

L’opposition cherche à amender le projet de loi afin que l’amende de 10 millions de dollars soit une amende minimale, permettant d’imposer des amendes accrues en cas de condamnation. Le deuxième amendement concerne quant à lui l’article 23 de la troisième partie.

Selon cette partie du projet de loi, « Quiconque contrevient à la confidentialité dont jouit le présent article commet une infraction et est passible, sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire, d’une amende de 500 000 $ et d’un emprisonnement n’excédant pas six mois.

L’opposition cherche à augmenter l’amende à 1 million de dollars, tout en portant la peine d’emprisonnement à au moins six mois. Par conséquent, si les personnes adoptées sont reconnues coupables, elles peuvent être condamnées à une amende de 1 million de dollars et à une peine d’emprisonnement supérieure à six mois.

Le projet de loi sur la lutte contre la traite des personnes (2023) a été présenté à l’Assemblée nationale lors de la 63rd séance, par le ministre des Services sociaux et de la Sécurité sociale Dr Vindhya Persaud. Selon elle, le projet de loi contient des mesures globales pour lutter contre la traite des êtres humains. Une fois adopté, le projet de loi remplacera la loi de 2005 sur la lutte contre la traite des personnes.

Le projet de loi couvre le recrutement, le transport et l’hébergement d’un enfant, dans le but de l’exploiter à des fins de prostitution ou de trafic de drogue. Dans le projet de loi, le consentement ou les antécédents sexuels passés d’une personne, son mariage ou son statut d’immigrant ne peuvent être utilisés contre elle. De plus, la rétention intentionnelle de papiers d’identité est une infraction pénale en vertu du projet de loi.

Le transport de quiconque à travers la frontière à des fins d’exploitation est également une infraction qui entraînera, sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire, une amende de 5 millions de dollars et jusqu’à 5 ans de prison. Les personnes condamnées peuvent également voir leurs biens confisqués au profit de l’État, qu’il soit local ou étranger. La loi autorise également le versement d’un dédommagement aux victimes.

L’article 7(1) stipule « Lorsqu’une personne est reconnue coupable de traite des personnes en vertu de la présente loi, les tribunaux ordonnent à cette personne de verser un dédommagement à la victime et se fondent sur les informations fournies par l’unité ou toute autre agence ou personne, conformément à la liste figurant à l’article le deuxième programme.

L’article 8(1) stipule « Tous les biens, y compris l’argent, les objets de valeur et autres biens meubles et immeubles, d’une personne reconnue coupable de traite des personnes en vertu de la présente loi qui ont été utilisés ou destinés à être utilisés ou ont été obtenus dans le cadre du crime ou dans le cadre des avantages tirés de le crime sera confisqué au profit de l’État.

Parmi les coûts pour lesquels la victime sera indemnisée figurent ; traitement médical et psychologique, physiothérapie et ergothérapie, frais de transport nécessaires, logement temporaire et garde d’enfants, perte de revenu, honoraires d’avocat et autres frais, indemnisation pour détresse émotionnelle, douleur et souffrance et tout autre coût subi par la victime en conséquence directe de faisant l’objet d’un trafic.

Il a été annoncé plus tôt cette année que la Guyane a pu conserver son statut de niveau 1 dans le rapport 2022 du Département d’État des États-Unis sur la traite des personnes (TIP). Selon le rapport, « Le gouvernement du Guyana respecte pleinement les normes minimales pour l’élimination de la traite ».

« Le gouvernement a continué à déployer des efforts sérieux et soutenus au cours de la période considérée, compte tenu de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur sa capacité de lutte contre la traite ; par conséquent, la Guyane est restée au niveau 1 », avait indiqué le rapport.

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