Alors que les progrès de la Guyane en matière de contenu local ont été remarquables, la Chambre de commerce et d’industrie de Georgetown (GCCI) a eu raison samedi d’émettre un avertissement concernant des partenariats fictifs destinés à contourner la loi sur le contenu local.

Dans un communiqué, la GCCI a exprimé sa consternation face à ce qu’elle a noté comme une tendance émergente dans le secteur privé, où des partenariats fictifs se forment. Cela survient alors même que la GCCI a été un défenseur de partenariats significatifs et authentiques pour favoriser la participation locale.

« Ces faux projets – appelés « fronting » ou « rent-a-citizen » – vont à l’encontre de l’esprit et de l’intention de la législation sur le contenu local (LCL). Il a le potentiel de décimer la « rétention de la valeur dans le pays », qui est l’un des principaux objectifs de la LCL. »

« Une telle extraction de rente crée une gamme de problèmes pour un pays, y compris l’incapacité de réaliser son plein potentiel de croissance. Il est de notre responsabilité collective de veiller à agir en tant que gardiens responsables du développement de la Guyane », a déclaré la chambre.

Selon la GCCI, il continuera d’être intolérable que des individus et des entreprises fassent « front » dans le but de contourner les lois sur le contenu local. En outre, la chambre s’est dite préoccupée par les membres du secteur privé qui tentent de justifier la pratique et font même pression pour qu’elle soit normalisée, notant que cela est complice d’un acte dangereux.

« En tant que tel, le GCCI encourage le Secrétariat du contenu local à poursuivre son examen approfondi des entreprises qui demandent un certificat de contenu local, ou son renouvellement, de manière approfondie. En tant qu’organisation, nous continuerons à soutenir les efforts du Secrétariat du contenu local pour éliminer ce comportement parasitaire qui assombrit les perspectives d’avenir de la Guyane », a ajouté GCCI.

Après avoir été adoptée à l’Assemblée nationale en décembre 2021, la loi sur le contenu local a été promulguée en janvier 2022. La loi énonce 40 services différents que les entreprises pétrolières et gazières et leurs sous-traitants doivent se procurer auprès des entreprises guyanaises.

Il s’agit notamment de 90 pour cent des services de location de bureaux et d’hébergement; 90 pour cent des services de conciergerie, de blanchisserie et de restauration ; 95 pour cent des services de lutte antiparasitaire ; des services d’assurance 100 % locaux ; 75 pour cent d’approvisionnement local en nourriture; et 90 pour cent de services comptables locaux.

La loi sur le contenu local impose des sanctions, telles que des amendes allant de 5 à 50 millions de dollars, aux sociétés pétrolières et gazières et à leurs sous-traitants qui ne respectent pas les objectifs minimaux de la législation, ainsi qu’à ceux qui enfreignent la loi. .

Depuis l’adoption de la loi, les particuliers et les entreprises guyanaises continuent d’en bénéficier. Il y a eu une augmentation notable du nombre d’entreprises étrangères cherchant à investir en Guyane qui recherchent activement des partenariats avec des locaux.

Selon la loi sur le contenu local, les entrepreneurs, sous-traitants et titulaires de licence opérant dans le secteur pétrolier et gazier du Guyana sont également tenus de soumettre des plans de contenu local annuels qui détaillent comment ils entendent se conformer à la loi et créer des opportunités pour les habitants.

Le Secrétariat du contenu local est quant à lui chargé de délivrer des certificats qui confirment que les entreprises respectives ont respecté les engagements et les objectifs définis dans leurs plans annuels. Depuis la mise en place de la législation sur le contenu local, le premier lot d’entreprises a reçu ces certificats de conformité en mai 2023.

Ces sociétés étaient ExxonMobil Guyana (représentée par le président Alistair Routledge), Technip FMC (représentée par Nicolas Siccard), Halliburton Guyana (représentée par Vahman Jurai), Baker Hughes Guyana (représentée par Jon Charles Rhodes) et Saipem Guyana (représentée par Gianluigi Della Rosa ).

Jeudi, le ministre au sein du ministère des Travaux publics, Deodat Indar, s’était prononcé contre la pratique des faux partenariats, lors du dîner de mi-année de la Guyana Manufacturing and Services Association (GMSA). Il avait accusé certains membres du secteur privé de saper les efforts du gouvernement pour améliorer le contenu local, par le biais de leur programme de «rent-a-citizen».

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