Selon les chiffres préliminaires, le président rwandais Paul Kagame a battu son propre record avec plus de 99% des voix. La présidente de la Commission électorale nationale, Oda Gasinzigwa, a déclaré que 98,20% des neuf millions d'électeurs inscrits ont voté.
Avec 98,63 % des voix lors des élections de 2017, l’homme de 66 ans a battu ses précédents records de 93 % en 2010 et 95 % en 2003. Kagame était un ancien commandant rebelle. Ses forces ont renversé le gouvernement en 1994 et mis un terme à un génocide qui a fait environ 800 000 morts en seulement 100 jours.
Selon ses détracteurs, les majorités écrasantes de Kagame sont attendues, compte tenu de sa main de fer sur le pouvoir.
Mais ses défenseurs affirment qu’ils soulignent son énorme popularité et que le Rwanda a prospéré économiquement et s’est stabilisé sous sa direction.
La commission électorale a disqualifié au moins trois candidats à la présidence, y compris les détracteurs les plus virulents du président.
Clémentine de Montjoye, militante de Human Rights Watch (HRW), a déclaré : « Le score sans précédent de Kagame de plus de 99 % aux élections doit être considéré comme un reflet de l'espace politique limité dont dispose l'opposition au Rwanda aujourd'hui », selon l'agence de presse AFP.
Le résultat « n’est pas de bon augure pour quiconque cherche à s’engager dans des activités d’opposition légitimes et crédibles », a-t-elle déclaré.
Cependant, le président Yoweri Museveni de l'Ouganda voisin a salué la victoire de M. Kagame et a déclaré que sa réélection était un « témoignage de la confiance » que les Rwandais avaient dans son leadership.
Bien que le taux de chômage des jeunes au Rwanda reste élevé, l’économie du pays connaît l’un des taux de croissance les plus rapides d’Afrique. Dans un contexte de tensions avec le Burundi et la République démocratique du Congo voisins, Kagame s’est engagé pendant la campagne à défendre le Rwanda contre « toute agression extérieure ».
Les deux candidats qui lui font face, l'indépendant Philippe Mpayimana et le membre du Parti Démocratique Vert Frank Habineza, ont accepté de perdre l'élection de lundi.