Voir ci-dessous la déclaration complète du ministère guyanais des affaires étrangères et de la coopération internationale :
Ce qui suit est une chronologie des efforts politiques et diplomatiques déployés par le gouvernement du Guyana pour obtenir des licences de pêche SK pour que ses pêcheurs puissent pêcher dans les eaux surinamaises au large de la côte atlantique :
- Cette question a été discutée au niveau présidentiel en 2020. Suite à la première réunion du groupe de travail sur l’agriculture dans le cadre du SDCP, qui s’est tenue au Suriname en novembre 2020, la Guyane a demandé que le Suriname délivre 150 licences SK aux pêcheurs guyanais pour pêcher au large du Suriname. .
- En acceptant l’octroi des licences, le gouvernement du Suriname a indiqué qu’il créerait une entreprise publique qui serait le partenaire commercial des pêcheurs guyanais avec qui ils signeront un accord de base de navires et qui s’occupera de la immatriculation des bateaux des pêcheurs guyanais. Cela était conforme à la législation surinamaise en matière de pêche.
- Le gouvernement du Suriname a également proposé la conclusion d’un accord de pêche entre les deux pays qui traiterait également de l’octroi de licences. Le Guyana a continué de participer de bonne foi aux discussions avec le Suriname dans l’espoir qu’elles déboucheraient sur un arrangement mutuellement avantageux.
- Le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche du Suriname a également demandé les noms des intermédiaires auxquels les pêcheurs guyanais louaient leurs licences. En outre, un certain nombre de critères ont été définis pour la création de la société.
- La Guyane s’est conformée à toutes les autres exigences du Suriname pour la création de l’entreprise et après quelques réticences de la part des pêcheurs guyanais, les noms des intermédiaires ont finalement été remis au gouvernement surinamais.
- Les ministres des affaires étrangères du Guyana et du Suriname sont également restés en communication sur la question. Le ministre des Affaires étrangères du Guyana a écrit à son homologue surinamais, le ministre Albert Ramdin, le 13 août 2021, lui rappelant l’engagement du Suriname à délivrer les licences.
- Les présidents de la Guyane et du Suriname se sont rencontrés du 17 au 20 août 2021 à Georgetown et ont discuté de la délivrance de licences de pêche SK aux pêcheurs guyanais. Le communiqué conjoint publié par les présidents à l’issue de ces discussions s’engageait « à ce que les deux ministres responsables œuvrent à la délivrance de licences de pêche dans cette catégorie d’ici le 1er janvier 2022, en gardant à l’esprit le quota établi du côté surinamais ».
- Pendant plusieurs mois, plus rien n’a été entendu du Suriname, et le ministre Todd a de nouveau écrit une lettre datée du 20 décembre 2021 à son homologue surinamais, le ministre Ramdin, lui rappelant l’engagement et l’exhortant à intervenir pour parvenir à une résolution de cette question en suspens.
- Le ministre Todd a reçu une réponse datée du 6 janvier 2022 de son homologue surinamais dans laquelle le ministre Ramdin suggérait que les ministres de l’Agriculture des deux pays convoquent une réunion le 13 janvier 2022 afin de parvenir à un accord. La réunion proposée n’a jamais été convoquée.
- Lors du sommet tripartite Guyane/Suriname/Brésil qui s’est tenu au Suriname, le 20 janvier 2022, les présidents de la Guyane et du Suriname se sont rencontrés et les licences ont de nouveau été discutées. Le président Santokhi a ensuite indiqué qu’il restait attaché à la délivrance de licences SK aux pêcheurs guyanais.
- Le Guyana n’a reçu aucune autre communication formelle ou de fond du Suriname sur la question.
Alors que les initiatives diplomatiques et politiques susmentionnées étaient entreprises, les pêcheurs guyanais continuaient d’être harcelés dans les eaux surinamaises alors qu’ils tentaient de continuer à exercer leur métier pour leur subsistance et celle de leur famille. Les choses se sont aggravées cette année lorsque le Suriname a confisqué trois navires de pêche guyanais ainsi que leurs filets et leurs moteurs et a vendu les prises. Après la conclusion de l’affaire, la Guyane a tendu la main au Suriname pour libérer les navires pour des raisons humanitaires, mais il n’y a eu aucun accommodement à cet effet.
Il est évident que l’engagement diplomatique n’a jusqu’à présent pas donné les résultats escomptés.
Le Guyana reste attaché aux relations de bon voisinage avec le Suriname.