La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné vendredi au Venezuela de s’abstenir de toute action sur le territoire guyanais, un développement important qui renforce la position du Guyana dans la controverse frontalière de longue date.

Le procureur général et ministre des Affaires juridiques, Mohabir Anil Nandlall, SC, a salué la décision, déclarant que le Guyana est confiant dans la solidité de ses arguments et optimiste quant à une issue favorable dans l’affaire frontalière.

« Nous pensons que cela nous place dans une bonne position pour faire avancer cette controverse frontalière… cette décision nous a mis dans une position beaucoup plus formidable que celle dans laquelle nous nous trouvions avant son prononcé », a déclaré le procureur général.

La Guyane avait demandé au tribunal d’accorder des mesures provisoires lors du référendum prévu le 3 décembre par le gouvernement vénézuélien, affirmant que les questions du référendum visaient à annexer la région d’Essequibo, qui représente les deux tiers du pays.

Le 1er décembre, le tribunal a statué à l’unanimité, insistant pour que le Venezuela se conforme au droit international car il est juridiquement contraignant, empêchant le Venezuela de prendre des mesures sur le territoire guyanais.

L’arrêt de la CIJ stipule que :

1. La République bolivarienne du Venezuela s’abstient de prendre toute mesure susceptible de modifier la situation qui prévaut actuellement sur le territoire en litige, dans laquelle la République coopérative du Guyana administre et exerce un contrôle sur cette zone.

2. Les deux parties doivent s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver ou d’étendre le différend devant le tribunal ou de rendre plus difficile sa résolution.
Faisant allusion à ces mesures, le procureur général a déclaré que la justice et la diplomatie prévalaient.

« Il y a toujours un risque lorsque l’on s’adresse à un tribunal de perdre et nous avons dû peser ce risque très sérieusement… l’État de droit a prévalu, la justice a prévalu. Le tribunal, dans un jugement très motivé et clairement exprimé, a fait valoir des points fondamentaux en accordant les réparations demandées », a-t-il souligné.

La controverse frontalière vieille de plusieurs décennies entre la Guyane et le Venezuela est actuellement devant la CIJ, également connue sous le nom de Cour mondiale. En 2018, la Guyane a déposé une plainte auprès de la CIJ, demandant une décision définitive sur la validité de la sentence arbitrale de 1899, qui a établi la frontière entre les deux pays.

Après des années de discussions infructueuses avec le Venezuela, la Guyane a demandé l’intervention de la CIJ pour résoudre cette controverse de longue date. En juin 2023, la CIJ a statué à une majorité de 14 voix contre une qu’elle était compétente pour connaître de l’affaire, une évolution importante qui a ouvert la voie à une résolution finale.

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