L’Association des peuples amérindiens (APA) a déclaré samedi dans un communiqué aux médias qu’elle était profondément préoccupée par l’évolution récente de l’enquête sur l’allégation de viol portée contre le ministre des Gouvernements locaux et du Développement régional Nigel Dharamlall, par un enfant autochtone.
L’APA estime que l’instruction alléguée de « aucune autre action » à la police par l’enfant est le point culminant d’une enquête inappropriée et d’abus émotionnels systémiques de la part des autorités.
Le traitement de l’enfant soulève de sérieuses questions quant à l’intérêt des autorités à rendre la justice, a déclaré l’APA dans le communiqué.
« Au cours de l’enquête, nous avons noté des rapports faisant état de refus d’avocat à l’enfant et de la police la traitant plus comme une suspecte que comme une victime d’un crime grave. L’APA s’inquiète également du rôle joué par les assistantes sociales de l’Agence de protection et d’accueil de l’enfance (CPA) dans toute cette enquête. Il ressort clairement des articles de presse que les intérêts de l’enfant n’étaient pas représentés de manière adéquate par ceux chargés de la protéger », a noté l’Association.
A ce titre, l’APA demande une enquête sur les conditions de détention de cet enfant et la conduite de l’enquête par la Police. L’association s’est déclarée consternée par cette conclusion et attend l’avis du directeur des poursuites pénales (DPP).
Dans l’intervalle, l’APA demande à l’Agence de protection et de garde d’enfants de fournir des réponses à plusieurs questions, notamment si des procédures opérationnelles standard ont été utilisées pour répondre aux allégations ; le nombre d’agents sociaux qui ont été affectés à la prise en charge de l’enfant ; l’enfant s’est-il vu refuser une représentation légale par des avocats indépendants ; était un avocat contacté par l’Agence de protection et de garde d’enfants pour fournir une assistance juridique à l’enfant et à sa famille.
En outre, l’APA veut savoir si la police guyanienne aurait suivi les SOP dans le traitement des allégations contre le ministre et s’il y a eu ou non des affrontements entre l’enfant et l’accusé.
De plus, l’APA veut savoir à quelle fréquence la victime et son jeune frère ont été interrogés par la police.
L’APA reste soucieuse du bien-être de l’enfant et de sa famille. « Des allégations de cette nature nécessitent une énorme force pour être faites et nous espérons que l’enfant reçoit les bons soins de santé mentale et de traumatologie. Cela façonnera inévitablement son avenir et nous considérons que «l’instruction» alléguée par la police guyanienne n’est rien d’autre que le point culminant des énormes pressions exercées sur cette enfant et sa famille », indique le communiqué.
Pendant ce temps, l’APA se joint aux appels pour que l’affaire fasse l’objet d’une enquête indépendante tout en notant que la protection de nos enfants devrait être d’une importance et d’une valeur primordiales pour tous.
L’APA s’est engagée à continuer à lutter pour la protection des droits fondamentaux de l’homme et des autres peuples autochtones et s’engagera auprès des Nations Unies et d’autres mécanismes régionaux pour garantir que justice soit rendue.