Certains bateaux de pêche ont accosté à un quai dans la région six (East Berbice-Corentyne)

Les équipes techniques de la Guyane et du Suriname se réuniront bientôt pour discuter d’un certain nombre de questions et trouver une voie à suivre pour une collaboration accrue. L’une des questions essentielles à l’ordre du jour sera l’impasse des permis de pêche.

Dans une interview exclusive accordée à cette publication, le ministre des Affaires étrangères Hugh Todd a expliqué que les équipes de la Guyane et du Suriname se réuniront prochainement. Bien qu’un lieu n’ait pas encore été fixé, il a expliqué que le retard dans la délivrance aux pêcheurs guyanais de licences pour pêcher dans les eaux du Suriname sera à l’ordre du jour.

« Nous nous préparons à rencontrer prochainement la Guyane et le Suriname. Une équipe composée de ministres des Affaires étrangères, de ministres de l’Agriculture, ainsi que de responsables techniques. Nous prévoyons donc de nous réunir à nouveau pour travailler sur la plateforme de dialogue stratégique que nous avons mise en place en 2020. La licence de pêche n’est qu’un point à l’ordre du jour de cet accord global. C’est donc un travail en cours », a déclaré le ministre Todd.

Selon le ministre des Affaires étrangères, la question doit être résolue d’une manière mutuellement bénéfique et rapide. Il a également expliqué que bien que la réunion soit prévue, il y a eu des problèmes concurrents qui ont retenu l’attention de son ministère.

« Je pense que les ministres des Affaires étrangères et le ministre de l’Agriculture du Suriname sont très conscients du fait qu’il s’agit d’une question très importante. Nous avons également réitéré le fait que nous devons le régler, apporter une solution rapide. Parce que ça dure depuis trop longtemps. Et nous avons des citoyens qui ont été touchés », a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

Malgré les promesses du Suriname au niveau bilatéral de délivrer des licences aux pêcheurs guyanais pour opérer dans leurs eaux, cela ne s’est pas concrétisé. En fait, les licences étaient censées avoir été délivrées en 2021. Le Suriname, de son côté, a exhorté la Guyane à attendre les voies diplomatiques.

À la suite de la réunion de haut niveau en Guyane en août 2021 entre le président Dr Irfaan Ali et le président surinamais Chandrikapersad Santokhi, les deux dirigeants ont publié un communiqué de presse conjoint indiquant que la question séculaire des licences permettant aux pêcheurs guyanais d’opérer dans les eaux territoriales du Suriname serait adressée.

Ces pêcheurs opèrent à partir de la côte de Corentyne et doivent utiliser le Corentyne pour accéder à l’Atlantique où ils tirent la plupart de leurs prises. La rivière Corentyne est considérée comme un territoire surinamais. Une situation s’était produite dans laquelle les permis étaient délivrés à des hommes d’affaires surinamais au prix de 100 dollars EU par an et loués aux pêcheurs guyanais au prix de 3 000 dollars EU par an.

Une correspondance électronique envoyée par de hauts responsables du gouvernement surinamais à leurs homologues guyanais a révélé que le Suriname avait promis à la Guyane que le permis de pêche permettant aux Guyanais de pêcher dans les eaux surinamaises aurait été délivré le 1er janvier 2021.

Dans le courriel daté du 13 décembre 2020, qui a été vu par cette publication, le ministre surinamais de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche Prahlad Sewdien avait écrit au ministre guyanais de l’Agriculture, Zulfikar Mustapha, l’informant que les licences de pêche seraient délivrées à partir du 1er janvier de l’année suivante et qu’ils s’efforceraient d’achever les préparatifs dans un délai de deux semaines.

L’e-mail a également accusé réception de la liste des pêcheurs que Mustapha avait envoyée à Sewdien, tout en suggérant diverses mesures à prendre pour achever le processus de délivrance des licences, en vertu de la loi surinamaise.

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