Les audiences publiques sur l’affaire relative à la sentence arbitrale de 1899 entre la Guyane et le Venezuela ont culminé mercredi à la Cour internationale de Justice (CIJ) au Palais de la Paix à La Haye.
La demande en indication de mesures conservatoires, que la Guyane a présentée le 27 octobre 2023, a été au centre de ces audiences qui se sont déroulées les 14 et 15 novembre 2023.
Mercredi, la présidente de la CIJ, la juge Joan Donoghue, a souligné que les agents des parties seront informés en temps utile du jour où la Cour délibérera sur son ordonnance en audience publique.
Conformément à la pratique habituelle, le juge Donoghue a noté : « Je demanderai aux deux agents de rester à la disposition du tribunal pour fournir toute information complémentaire que le tribunal pourrait exiger. Le tribunal rendra son ordonnance sur la demande en indication de mesures conservatoires présentée par la Guyane dans les plus brefs délais.
Lors d’audiences publiques mardi, le Guyana a demandé à la CIJ d’émettre cinq mesures provisoires pour bloquer le référendum prévu au Venezuela et faire respecter l’État de droit.
La Guyane a demandé cinq mesures provisoires, qui resteront en vigueur jusqu’à ce que le tribunal rende une décision sur la principale question liée à la controverse frontalière. Le Guyana est heureux d’avoir eu toute la possibilité de faire valoir sa cause devant le tribunal et, espérons-le, il tranchera en sa faveur conformément au droit international.
La Guyane a demandé que le Venezuela reçoive l’ordre de s’abstenir de mettre en œuvre les actions que le référendum appellerait.
Il s’agit notamment de la création d’un nouvel État constitué de la région d’Essequibo en Guyane et de son incorporation au territoire vénézuélien, ou encore de l’octroi à la population de cartes d’identité ou de citoyenneté vénézuélienne.
Ces actions équivaudraient à une annexion illégale du territoire guyanais, en violation des principes fondamentaux du droit international énoncés dans la Charte des Nations Unies.
De plus, en mettant la CIJ devant le fait accompli avant qu’elle ait eu la possibilité de se prononcer sur la revendication de souveraineté du Guyana sur la région, de telles activités usurperaient la compétence de la Cour.
Pendant ce temps, l’unique tour de plaidoiries a culminé mercredi avec la présentation par le Venezuela de ses arguments pour que le tribunal rejette la demande de mesures provisoires du Guyana.
Pour rappel, le 21 septembre 2023, l’Assemblée nationale du Venezuela a posé cinq questions pour un référendum consultatif qu’elle espère organiser avec les citoyens du pays.
Le Conseil national électoral de la République bolivarienne du Venezuela a publié ces questions qui seront posées lors du référendum national prévu le 3 décembre 2023, en soutien à cette résolution.
Le but de ces questions est de recueillir le soutien d’un ensemble de mesures qui comprennent l’annexion d’Essequibo et son incorporation au Venezuela en tant que nouvel État, le rejet définitif de la sentence arbitrale de 1899 et la délivrance de cartes d’identité nationales, et Citoyenneté vénézuélienne à la population.
La Guyane a déposé une demande auprès de la CIJ en 2018 pour que la sentence arbitrale de 1899, qui a établi la frontière entre le Venezuela et la Guyane britannique de l’époque, soit confirmée comme étant juridiquement exécutoire. La décision de 1899 a également été citée dans cette demande comme un « règlement complet, parfait et définitif » de toutes les questions relatives au tracé des frontières entre le Venezuela et la province de Guyane britannique. [DPI]