BRASILIA, 6 décembre (Reuters) – Le Brésil rejette tout recours à la force par le Venezuela pour occuper le territoire d’Essequibo en Guyane et exhortera le gouvernement de Caracas à ne pas menacer son voisin, a déclaré mercredi le principal conseiller en politique étrangère du président Luiz Inacio Lula da Silva.
Celso Amorim, qui s’est rendu au Venezuela le mois dernier en tant qu’envoyé spécial de Lula, a déclaré à Reuters que le Brésil s’opposait à « l’usage de la force ou à la menace de celui-ci ».
« J’ai fait part de nos très sérieuses préoccupations », a-t-il déclaré à propos de sa visite à Caracas à la veille d’un référendum public sur l’Essequibo.
« Il existe désormais de nouveaux faits encore plus inquiétants. Nous ne manquerons pas de transmettre nos préoccupations, notamment en ce qui concerne la politique de non-recours à la force », a déclaré Amorim.
Les Vénézuéliens ont voté dimanche lors d’un référendum pour approuver l’annexion de l’Esequibo. Le gouvernement vénézuélien a organisé le vote malgré une décision de la Cour internationale de Justice interdisant au Venezuela de prendre toute mesure susceptible de modifier le statu quo dans la zone contestée.
Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, s’adressant mercredi à Reuters à Rio de Janeiro, a écarté le risque d’un affrontement armé entre les deux voisins du Brésil à la frontière nord.
Cependant, l’armée brésilienne a renforcé la région frontalière en raison de la montée des tensions entre le Venezuela et la Guyane. L’armée brésilienne déplace des véhicules blindés et davantage de troupes vers Boa Vista, la capitale de l’État de Roraima, a indiqué le ministère de la Défense.
Le problème concerne une région de 160 000 kilomètres carrés (61 776 milles carrés), soit plus de deux fois la taille de l’Irlande, et essentiellement constituée d’une jungle épaisse. Le Venezuela a réactivé ses revendications sur l’Esequibo ces dernières années après la découverte de vastes réserves de pétrole et de gaz offshore.
L’Esequibo est en litige depuis le XIXe siècle, lorsque la Guyane était une colonie britannique. Un tribunal international de Paris a réglé la question en 1899, mais le Venezuela affirme que la décision a été truquée.