Voir la déclaration complète du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale :

La Cour internationale de Justice (CIJ) a conclu aujourd’hui les audiences publiques dans l’affaire concernant la sentence arbitrale du 3 octobre 1899 (Guyana c. Venezuela). Ces audiences, convoquées les 14 et 15 novembre 2023, au Palais de la Paix à La Haye, siège de la Cour, ont été consacrées à la demande en indication de mesures conservatoires présentée par la Guyane le 27 octobre 2023.

L’affaire a été portée devant la Cour par la Guyane en 2018 pour confirmer la validité de la sentence arbitrale de 1899 fixant la frontière terrestre entre le Venezuela et la Guyane britannique, que les parties ont reconnue comme frontière internationale entre ces deux époques pendant plus de 60 ans avant que le Venezuela, tout à coup, le à la veille de l’indépendance de la Guyane, a désavoué la sentence arbitrale et a renouvelé sa revendication infructueuse sur le territoire que les cinq arbitres avaient unanimement attribué à la Guyane britannique. À deux reprises depuis le dépôt de l’affaire, la CIJ a confirmé sa compétence sur les revendications de la Guyane et a annoncé qu’elle procéderait à la détermination de la validité de la sentence arbitrale et du tracé de la frontière terrestre.

On rappellera que le 21 septembre 2023, l’Assemblée nationale du Venezuela a adopté une résolution appelant à un référendum concernant la revendication infondée du Venezuela sur le territoire attribué à la Guyane britannique en 1899, qui fait partie intégrante du territoire de la Guyane depuis son indépendance en 1966. de cette résolution, le Conseil national électoral de la République bolivarienne du Venezuela a posé cinq questions à poser lors du référendum national prévu le 3 décembre 2023.

Parmi les questions, qui visent toutes à renforcer la revendication illégale et infondée du Venezuela sur plus des deux tiers du territoire national du Guyana, les questions trois et cinq sont les plus pernicieuses. La troisième question cherche à ratifier la « position historique du Venezuela de ne pas reconnaître la juridiction de la Cour internationale de Justice » comme moyen de règlement de la controverse, tandis que la cinquième question cherche ouvertement à obtenir l’approbation du peuple vénézuélien pour la création d’un nouvel État vénézuélien en la région d’Essequibo en Guyane, qui serait incorporée au territoire national du Venezuela, et l’octroi de la citoyenneté vénézuélienne et de cartes d’identité à la population.

Compte tenu de l’imminence du référendum, le gouvernement du Guyana a contacté la CIJ pour obtenir des mesures provisoires, en particulier pour demander que le Venezuela soit condamné à ne prendre aucune des mesures qui seraient requises par le référendum, y compris en particulier la « création » d’un nouveau référendum vénézuélien. État constitué de la région d’Essequibo en Guyane et l’incorporant au territoire du Venezuela, ou en accordant la citoyenneté ou des cartes d’identité vénézuéliennes à la population, car ces actions équivaudraient à une annexion illégale du territoire de la Guyane, en violation des principes les plus fondamentaux du droit international consacrés dans la Charte des Nations Unies. De plus, de telles actions usurperaient la compétence de la CIJ en lui présentant un fait accompli avant que la Cour n’ait eu l’occasion de se prononcer sur la revendication de souveraineté du Guyana sur le territoire en vertu de la sentence arbitrale de 1899.

Le Guyana a présenté son unique tour de plaidoiries devant la Cour le 14 novembre et le Venezuela a présenté ses arguments le 15 novembre. Le Président de la Cour a indiqué que la Cour communiquerait sa décision aux Parties dans les plus brefs délais.

Le Gouvernement guyanais se félicite que le Guyana ait eu toute la possibilité de présenter ses arguments devant la Cour et reste optimiste que la Cour rendra une décision en notre faveur conformément au droit international.

Aux fins de ces auditions, la délégation du Guyana comprend :

  • Le député. Mohabir Anil Nandlall, SC, député, procureur général et ministre des Affaires juridiques ;
  • M. Carl Greenidge, agent de la Guyane dans l’affaire de la sentence arbitrale du 3 octobre 1899 ;
  • Mme Donnette Streete, Directrice du Département des Frontières du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale ;
  • l’ambassadeur Ronald Austin, conseiller du chef de l’opposition pour les questions frontalières ;
  • M. Lloyd Gunraj, Premier Secrétaire et Chargé d’Affaires, Ambassade de la République Coopérative du Guyana auprès du Royaume de Belgique et de l’Union européenne ; et
  • Mme Sharmayne Balram, agente du service extérieur III, ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

La Guyane était représentée dans l’affaire portée devant la Cour par :

  • M. Paul S. Reichler, avocat, Foley Hoag LLP, membre des barreaux de la Cour suprême des États-Unis et du district de Columbia ;
  • M. Alain Pellet, Professeur émérite de l’Université Paris Nanterre, ancien Président de la Commission du droit international, membre de l’Institut de droit international
  • Professeur Pierre d’Argent, Professeur ordinaireUniversité Catholique de Louvain, membre de l’Institut de Droit International, Foley Hoag LLP, membre du Barreau de Bruxelles ;
  • M. Edward Craven, avocat, Matrix Chambers, Londres ;
  • M. Juan Pablo Hugues Arthur, Foley Hoag LLP, membre du Barreau de l’État de New York ;
  • Ysam Soualhi, chercheuse, Centre Jean Bodin (CJB), Université d’Angers ; et
  • Mme Heloise Bajer-Pellet, FAR Advocats.

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