Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de prononcer ces remarques au nom des 39 membres de l’Alliance des petits États insulaires, conformément à la déclaration faite par le Groupe des 77 et la Chine.

L’AOSIS remercie le gouvernement de la République arabe d’Égypte pour son hospitalité exceptionnelle en tant qu’hôte de la COP27 à Charm el-Cheikh.

L’Afrique est le berceau de l’humanité, nous retournons donc dans ce berceau pour exiger que la communauté mondiale protège notre humanité.

Les émissions mondiales doivent culminer et diminuer immédiatement et bien avant 2025, selon toutes les trajectoires à 1,5 degré du GIEC. C’est à peine dans deux ans à compter d’aujourd’hui. Avec chaque année de retard, les risques se sont intensifiés, avec toutes les conséquences graves et irréversibles et davantage de pertes et de dommages infligés à toutes les nations du monde. Mais les PEID ne peuvent pas faire face.

Nous ne voulons pas être ici, exigeant des financements pour notre réponse aux pertes et dommages. Nous ne voulons pas être traités comme si vous nous rendiez service en ajoutant un point à l’ordre du jour ou en créant un fonds volontaire.

Éviter des niveaux dangereux d’émissions de gaz à effet de serre est, et sera toujours, la solution. Nous voulons vivre dans nos propres maisons, sur nos îles souveraines, avec nos propres traditions et notre mode de vie.

Les pays auraient dû agir lorsque la Convention a été adoptée il y a trente ans. Au lieu de cela, l’industrie des combustibles fossiles a engrangé 3 milliards de dollars par jour au cours des trente dernières années. Des profits qui influencent la politique.

Notre système financier mondial a été construit autour de l’économie des combustibles fossiles – un système financier qui doit être réformé.

Il est toujours moins cher et plus rapide d’obtenir de l’argent pour détruire la planète que de la sauver.

Aujourd’hui, des gens meurent, perdent leur maison et migrent, non seulement dans les PEID, mais dans de nombreuses régions tropicales.

Maintenant, nous devons mettre en place des mesures de sécurité ou perdre notre crédibilité et notre pertinence.

Nous ne négocions pas ici les uns contre les autres; nous négocions ici contre le climat.

Ce nouveau point de l’ordre du jour sur le financement des pertes et dommages reflète le plancher de ce qui est acceptable ; c’est notre strict minimum. Les concessions de l’AOSIS ne doivent pas se faire au détriment de nos femmes, hommes et enfants vulnérables. Nos négociations à la COP27 doivent être constructives et aboutir à un résultat substantiel.

Se contenter de bricoler les mécanismes financiers existants ne suffit pas.

L’AOSIS est ici pour convenir de la création d’un nouveau Fonds de réponse aux pertes et dommages lors de la COP27 qui sera opérationnel d’ici 2024. Nous sommes ici pour pouvoir retourner chez nous et ne pas devenir des personnes déplacées par le climat chez vous.

Nous ne demandons pas de faveurs.

Nous ne serons pas les victimes silencieuses du coût de la pollution créée par d’autres, au profit de quelques-uns.

La version complète de la déclaration est disponible en ligne.

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