Procureur général et ministre des Affaires juridiques Anil Nandlall, SC

Il continue d’y avoir un tollé de la part des hauts fonctionnaires du système judiciaire local face à la pénurie de juges, mais selon le procureur général et le ministre des Affaires juridiques Anil Nandlall, SC, la Commission du service judiciaire (JSC) sera créée dans les mois à venir, donc ouvrant la voie à ces nominations cruciales.

«Je veux assurer que très, très tôt cette année – bien avant la fin du premier trimestre de cette année – nous aurons nommé la Commission de la fonction judiciaire et la Commission de la fonction publique. [These are] deux importantes commissions constitutionnelles qui traiteront de l’insuffisance des ressources humaines qui affligent actuellement les institutions judiciaires… Vous avez notre engagement le plus total à ce que ce problème soit résolu », a souligné Nandlall.

Le procureur général répondait à l’époque aux lamentations des hauts responsables judiciaires sur le manque de juges dans le système – ce qu’il a reconnu tout en applaudissant l’effectif actuel de juges pour sa capacité à rendre une justice de qualité malgré ces lacunes du système.

Il s’exprimait alors à l’occasion du lancement de l’année judiciaire 2023 qui s’est tenu mardi sous le thème : « Servir le peuple, rendre justice ».

Actuellement, il y a 11 juges à la Haute Cour – dont l’un prendra bientôt sa retraite – et seulement trois juges à la Cour d’appel.

Selon la juge en chef (ag) Roxane George, le pouvoir judiciaire fait de son mieux, compte tenu de la charge de travail extrêmement lourde, en particulier, entre autres défis.

« Je reconnais que les décisions doivent être rendues en temps opportun et nous nous engageons à nous efforcer de le faire… Nous pouvons et devons faire mieux. Bien sûr on peut; bien sûr, nous le devons », a-t-elle soutenu.

Le juge en chef (ag) a souligné qu’en l’état actuel des choses, un juge civil supervise un dossier constant d’environ 200 à 400 affaires à tout moment de l’année, gérant les affaires pour les trois comtés. Les juges qui sont affectés à la juridiction pénale, a-t-elle ajouté, sont également affectés à certaines affaires civiles pour aider à la charge de travail.

Le juge George a en outre noté que les deux commissaires des titres portent une charge de travail de plusieurs milliers pour les trois comtés, tandis que la charge de travail pénale à la fois devant la Haute Cour et les tribunaux de première instance est extrêmement élevée.

En outre, tous les juges de la Haute Cour siègent également au niveau d’appel pour entendre les appels devant la Cour plénière – dont beaucoup sont déposés chaque année, a-t-elle déclaré.

« Il faut se rappeler que le système judiciaire est un récepteur des affaires et n’a aucun contrôle sur le nombre d’affaires déposées… Le fait est que nous sommes une nation litigieuse. La médiation a aidé, mais il y a encore de nombreuses affaires en cours de procès… Et avec l’adoption croissante de lois avec des infractions pénales supplémentaires, c’est le système judiciaire qui supportera le poids des nombreuses affaires déposées », a déclaré le juge George.

Entre-temps, des sentiments similaires ont été exprimés par la chancelière de la magistrature (ag), la juge Yonette Cummings-Edwards, qui a souligné la nécessité d’avoir davantage de juges pour aider à l’exécution du mandat de la magistrature.

Elle a souligné que l’effectif des juges a été épuisé avec le départ à la retraite des juges de la Haute Cour – le juge Franklin Holder et le juge Brassington Reynolds – dans la seconde moitié de 2022.

« Les tribunaux existent pour rendre justice et nous ne pouvons pas rendre justice uniquement avec des machines. Nous avons besoin des gens et nous ne pouvons faire ce que nous devons faire que si nous avons les ressources nécessaires.
« Nous n’avons pas besoin de rhétorique… Nous avons besoin des juges. Nous avons entendu, encore une fois, parler de la JSC qui sera bientôt créée, nous aimerions voir la mise en place et la mise en place de la Commission du service judiciaire », a insisté la chancelière.

Le directeur des poursuites publiques (DPP), Shalimar Ali-Hack, s’est également joint aux appels à la nomination de plus de juges, en particulier à la lumière de l’augmentation significative du nombre d’affaires pénales.

Elle a déclaré que davantage de juges sont nécessaires pour présider les audiences pénales afin que l’arriéré d’affaires puisse être réglé en temps opportun.

En outre, la présidente de l’Association du barreau de Guyane, l’avocate Pauline Chase, a également souligné que l’absence d’un effectif complet de juges à la Haute Cour et à la Cour d’appel, en raison de l’absence de la Commission du service judiciaire chargée de nommer les juges, porte gravement atteinte à l’administration de la justice.

« Nous sommes maintenant à environ la moitié de notre effectif statutaire de juges… Nous, au Barreau, sommes parfaitement conscients de la pression que cela exerce sur le [judicial] système… Nos juges accomplissent une tâche herculéenne en soutenant le système… Une aide est nécessaire de toute urgence », a affirmé Chase.

Le mandat de la précédente JSC a expiré en septembre 2017.

L’article 198 (1) de la Constitution du Guyana stipule que les membres du JSC doivent comprendre le chancelier de la magistrature, qui sera nommé président ; le juge en chef ; le président de la Commission de la fonction publique et tout autre membre nommé à la Commission.

Le mandat du JSC comprend le pouvoir de nommer, de révoquer et d’exercer un contrôle disciplinaire sur les personnes occupant ou agissant dans les fonctions de Commissaire en titre, Directeur des poursuites publiques, Directeur adjoint des poursuites publiques, Magistrat, Greffier de la Haute Cour, Adjoint Greffier de la Haute Cour, greffier des actes et greffier adjoint des actes, entre autres.

La Commission conseille également le président sur la nomination des juges, à l’exception du chancelier et du juge en chef.

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