Vice-président Dr Bharrat Jagdeo

Le vice-président Bharrat Jagdeo a clairement indiqué que le gouvernement ne vendra de brut à aucune raffinerie d’une capacité supérieure à 30 000 barils par jour (bpj), car le gouvernement recherche actuellement des propositions auprès des entreprises intéressées.

Lors d’un point de presse jeudi, Jagdeo a expliqué que le gouvernement ne voulait pas de l’empreinte carbone qu’une grande raffinerie laisserait. Plus tôt cette année, un certain nombre d’entreprises avaient manifesté leur intérêt pour la construction de grandes raffineries en Guyane. Jagdeo a noté que c’est pourquoi la demande de propositions (RFP) qui a été publiée par le gouvernement précise que les propositions doivent concerner une raffinerie de 30 000 bpj.

« Nous avons besoin, pour la sécurité nationale, d’une petite raffinerie dans le pays. Nous ne cherchons donc pas à devenir la capitale raffinerie de la Région. Alors, comment déclenche-t-on cela ? Nous ne voulons pas en être propriétaires au sein du gouvernement, mais comment pouvons-nous faire en sorte que tous ces soumissionnaires travaillent ensemble ? Nous ne vendons que 30 000 barils de brut par jour à un, le soumissionnaire le plus sérieux quant à la construction de la raffinerie.

Jagdeo a noté que dans la demande de propositions, le gouvernement a indiqué qu’il fournirait le terrain, des avantages fiscaux et vendrait le pétrole nécessaire au fonctionnement de la raffinerie. Il a expliqué que même si l’entreprise qui remportera finalement l’appel d’offres ne sera pas limitée à la vente de carburant au gouvernement, en temps de crise, l’État peut exercer ses pouvoirs pour restreindre l’exportation de carburant et obliger l’entreprise à leur vendre pour la consommation intérieure.

« Donc, c’est pour des raisons de sécurité nationale, pour avoir la sécurité énergétique à la maison afin que nous ne manquions pas d’essence ou de diesel ou quelque chose comme ça ici. Nous poursuivons cette raffinerie. Mais pas avec des fonds publics. Et à travers un processus ouvert », a expliqué Jagdeo.

« J’ai vu une personne dire qu’elle voulait construire quatre raffineries. Qui est-ce? Je ne sais pas qui voudrait construire quatre raffineries… ça n’a pas de sens. C’est tout ce que nous soutenons, une raffinerie de 30 000 barils par jour pour la Guyane. Les autres, on ne leur vend pas de brut.

Les gouvernements successifs ont été prudents sur la question de la construction d’une raffinerie en Guyane appartenant à l’État, de sorte que les seuls preneurs à cette initiative sont issus du secteur privé. L’ancien gouvernement du Partenariat pour l’unité nationale/Alliance pour le changement (APNU/AFC) avait engagé un consultant, Pedro Haas, pour mener une étude de faisabilité sur la construction d’une raffinerie de pétrole.

Les résultats de l’étude ne favorisaient pas la construction d’une raffinerie, notamment d’une capacité de production supérieure à 100 000 barils par jour. Dans son étude, Haas a examiné le coût de construction d’une raffinerie de pétrole d’une capacité de production de plus de 100 000 barils de pétrole par jour. L’étude avait proposé un prix de 5 milliards de dollars américains pour construire la raffinerie en Guyane.

L’expert a également suggéré que, comme alternative à la création d’une raffinerie de pétrole, le gouvernement pourrait chercher à maximiser les revenus de la commercialisation du pétrole brut. Une autre suggestion était que le gouvernement échange ou péage du pétrole brut contre des produits sur le marché mondial ou crée des coentreprises avec des raffineries offshore, ainsi qu’acquiert des actions dans des sociétés de raffinage.

Cependant, l’étude a été réalisée à une époque où le géant pétrolier ExxonMobil était le seul opérateur dans les eaux guyanaises à trouver du pétrole en quantités commerciales. Des membres du secteur privé ont précédemment demandé instamment que la construction d’une raffinerie soit réexplorée lorsque davantage d’opérateurs trouveront du pétrole.

En août dernier, Jagdeo avait laissé entendre que si le gouvernement avait reçu au moins huit ou neuf propositions d’installation de grandes raffineries ici, il fallait au moins une petite raffinerie dans le pays pour traiter le brut destiné à la consommation locale afin de assurer la sécurité énergétique du pays à l’avenir.

Selon l’appel d’offres qui a été publié, la construction de la raffinerie devrait commencer au premier semestre 2023 et le projet devrait être achevé d’ici deux ans. La raffinerie sera située près de la rivière Berbice. Les propositions sont dues le mois prochain.

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