Le projet de loi portant modification du droit pénal (procédure) de 2022 a été modifié pour garantir la protection des droits constitutionnels des accusés. La législation ajustée a été adoptée avec succès à l’Assemblée nationale lundi soir.

Le projet de loi révisé modifie l’article 72 de la loi sur le droit pénal (procédure), chapitre 10:01. Il fait suite à la décision de la Cour de justice des Caraïbes dans l’affaire Marcus Bisram contre le directeur des poursuites publiques (DPP) [2022] CCJ 7 (AJ) GY.

Bisram, qui a été accusé de meurtre, a été libéré par le magistrat qui a entendu les preuves lors d’une enquête préliminaire (IP) sur l’accusation de meurtre.

Par conséquent, le DPP a ordonné au magistrat de rouvrir l’IP et plus tard de renvoyer Bisram en justice, ce que le magistrat s’est conformé.

Bisram a fait appel devant la CCJ, qui a convenu que l’article 72 de la loi sur le droit pénal (procédure) viole la séparation des pouvoirs et est également incompatible avec l’article 144 de la Constitution, qui régit le droit d’une personne à un procès équitable.

L’article 72 habilite le DPP à ordonner à un magistrat de renvoyer un accusé en jugement, même si ledit magistrat, après avoir mené une enquête préliminaire, libère l’accusé.

L’amendement prévoit désormais que le DPP peut demander à un juge de la Haute Cour de délivrer un mandat d’arrêt et d’incarcération d’un accusé qui a été relaxé par un magistrat en vertu de l’article 69 ou 71A (4) de la loi principale.

Cette demande doit être faite dans les trois mois de la réception par le magistrat, de la copie légalisée des dépositions et de toutes autres déclarations ou pièces utiles à la procédure.

Le juge ne peut faire droit à cette demande que s’il estime qu’une telle action est justifiée, sur la base des preuves présentées au magistrat qui a relaxé l’accusé. Le DPP et la personne renvoyée ont le droit de faire appel de la décision.

Défendant le projet de loi à l’Assemblée nationale, le procureur général et ministre des Affaires juridiques, Mohabir Anil Nandlall, SC, a déclaré qu’il accordait la priorité à l’importance de la séparation des pouvoirs et des droits constitutionnels.

« Nous pensons que ce projet de loi saisit avec précision les aspects jurisprudentiels de la décision et des directives de la CCJ et qu’il se produit en raison de la protection des droits constitutionnels de l’accusé », a déclaré l’AG.

La CCJ avait recommandé que l’article 72 soit modifié pour indiquer que le DPP peut demander « ex parte » (lorsque les ordonnances sont accordées sans attendre une réponse de l’autre partie) à un juge de la Cour suprême d’ordonner que la personne renvoyée soit arrêtés et commis si le juge est d’avis que les éléments qui lui ont été présentés justifiaient une telle conduite.

« Si un accusé est inculpé de meurtre et déféré devant un magistrat, et qu’il est, à tort ou à raison, relaxé par ce magistrat, il est donc à nouveau libre, et la présomption d’innocence n’a pas été abolie, il est donc présumé innocent.

« Je crois qu’il serait répugnant d’aller devant un juge ex parte et de rétablir une accusation criminelle, et d’obtenir un mandat d’arrêt délivré contre cette personne et de la renvoyer à un procès devant un juge et un jury ex parte, c’est-à-dire sans qu’elle soit entendue. », a expliqué AG Nandlall.

L’AG a déclaré que la partie «ex parte» de la recommandation avait été supprimée dans la rédaction du projet de loi, ce qui permet la préservation et la protection des droits des personnes accusées.

«Le DPP peut faire la demande, et si le juge souhaite entendre la demande ex parte, cela dépend du juge. Mais si le juge souhaite entendre l’accusé… nous devrions laisser le juge décider », a-t-il ajouté.

Entre-temps, le ministre du Tourisme, de l’Industrie et du Commerce, Oneidge Walrond, et le député, Sanjeev Datadin, ont également soutenu le projet de loi, notant qu’il s’agit d’une législation importante qui maintient le respect de l’État de droit.

Le projet de loi a également reçu des éloges de la part des députés de l’opposition, Khemraj Ramjattan et Geeta Chandan-Edmond.

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