Le gouvernement a déposé un projet de loi visant à modifier l’article 72 de la loi sur le droit pénal (procédure), la loi qui habilite le directeur des poursuites publiques (DPP) à diriger un magistrat.
La Cour de justice des Caraïbes (CCJ) avait statué plus tôt cette année dans l’affaire locale de Marcus Bisram contre le directeur des poursuites publiques qu’une loi qui soumet la prise de décision professionnelle d’un magistrat aux diktats d’un autre fonctionnaire transgresse directement l’article 122A de la Constitution de la Guyane, et l’a donc déclarée inconstitutionnelle et nulle.
L’article 122A (1) stipule : « Tous les tribunaux et toutes les personnes qui président les tribunaux exercent leurs fonctions indépendamment du contrôle et de la direction de toute autre personne ou autorité ; et doit être libre et indépendant de toute forme de direction et de contrôle politique, exécutif et de toute autre forme.
L’article 72 de la loi sur le droit pénal (procédure) décrit la procédure de renvoi d’un accusé à son procès. Il confère au DPP le pouvoir d’ordonner à un magistrat, après la libération d’un accusé à la fin d’une enquête préliminaire (PI), de rouvrir ledit PI et d’incarcérer l’accusé une fois que le DPP estime qu’un cas prima facie a été établi.
L’article 72 de la loi sera modifié dans le sens recommandé par la CCJ—tribunal de dernier ressort de la Guyane. Avec l’amendement, le DPP, s’il est lésé par la décision d’un magistrat de décharger un accusé à la fin d’un PI, peut désormais présenter une demande ex parte à un juge de la Haute Cour pour obtenir un mandat d’arrêt et de commission de l’infraction. personne libérée pour le procès.
Le juge ne peut faire droit à cette demande que s’il est d’avis, d’après les éléments de preuve qui ont été présentés au magistrat qui a déchargé l’accusé, qu’une telle ligne de conduite est nécessaire. Si le DPP ou la personne révoquée est lésée par la décision du juge, il est possible d’interjeter appel de cette décision devant la Cour d’appel du Guyana.
Avant le dépôt du projet de loi lundi, le gouvernement, conformément à sa politique de consultation des parties prenantes importantes sur les questions d’importance nationale, a envoyé des copies du projet de loi, ainsi qu’une invitation pour leurs commentaires au DPP Shalimar Ali-Hack, SC ; la conseillère juridique principale de la police Sonia Joseph ; Présidente de l’Association du Barreau de Guyane, Pauline Chase ; et président de l’association du barreau de Berbice, Horatio Edmonson.
Nouvelles lois
Depuis son entrée en fonction il y a près de deux ans, le gouvernement du PPP a adopté de nouvelles lois et amendé les lois existantes dans le but de suivre le rythme de la croissance de la jurisprudence du pays.
Le procureur général et ministre des Affaires juridiques, Anil Nandlall, SC, a assuré que ces travaux se poursuivront car la Guyane est un pays souverain et doit adapter son système juridique pour répondre aux idiosyncrasies et aux particularités de la société.
Comme d’autres pays du Commonwealth, la Guyane a hérité son système juridique des Britanniques. Bien que ce système ne soit pas parfait, Nandlall avait précédemment déclaré qu ‘«il est considéré comme le système créé par l’homme le plus parfait au monde; c’est la beauté du système juridique britannique.
Cela, a-t-il noté, ne signifie pas que la Guyane ne travaille pas au développement de son système.