Voir ci-dessous une déclaration du ministre fantôme des Affaires juridiques du Guyana, Roysdale Forde, SC :

GEORGETOWN, Guyane, 23 mars 2024 – Dans un développement récent et troublant, le Venezuela a pris des mesures qui non seulement exacerbent la controverse territoriale de longue date sur la région d'Essequibo, mais violent également gravement l'esprit et la lettre de l'accord d'Argyle récemment rédigé.

Cet accord, témoignage de notre engagement mutuel en faveur de la paix, stipule clairement que la Guyane et le Venezuela s'abstiendront de toute action ou rhétorique susceptible d'aggraver les conflits découlant de controverses territoriales.

La déclaration unilatérale du Venezuela selon laquelle la région d'Essequibo lui appartient constitue une violation flagrante de cet accord, sapant les principes de paix et de diplomatie que les deux nations se sont engagées à respecter.

Cet acte flagrant du Venezuela constitue non seulement une violation du droit international, mais aussi une rupture avec des décennies de précédent établi. Dans sa requête initiale auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), le Guyana a détaillé comment le Venezuela, pendant plus d'un demi-siècle, avait reconnu et respecté la validité de la sentence de 1899 et de la carte de 1905, qui faisaient toutes deux partie intégrante de la démarcation de nos frontières territoriales.

Il est à la fois remarquable et regrettable que le Venezuela ait changé de position en 1962, coïncidant avec les préparatifs du Royaume-Uni pour accorder l'indépendance à la Guyane. Cette année, nous célébrons le 57e anniversaire de l’Accord de Genève de 1966, un rappel de notre quête constante d’une résolution pacifique et juste de ce différend.

Les actions récentes du Venezuela non seulement ignorent ces accords historiques, mais constituent également une menace importante pour les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale, principes fondamentaux qui garantissent la stabilité et la sécurité des nations du monde entier. De telles mesures unilatérales menacent de déstabiliser la région des Caraïbes et de l’Amérique latine, créant un climat d’incertitude et un conflit potentiel qui s’étend bien au-delà de nos frontières.

Le soutien indéfectible de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et de l'Organisation des États américains (OEA) souligne la solidarité de la communauté internationale avec le Guyana. Il met en évidence la compréhension collective de l’importance de résoudre ce différend par le dialogue, le respect du droit international et les mécanismes fournis par la CIJ.

En réponse à ces temps difficiles, j’exhorte le Président du Guyana, M. Irfaan Ali, à exercer un leadership décisif en convoquant un dialogue national incluant l’opposition et d’autres parties prenantes clés. Notre objectif est de forger un front uni pour faire face à cette menace existentielle à la souveraineté de notre nation. La souveraineté du Guyana transcende les divisions politiques ; c’est un trésor commun que nous devons tous sauvegarder avec un engagement et une inclusivité sans faille.

Alors que nous réfléchissons à l'importance de l'anniversaire de l'Accord de Genève, renouvelons notre engagement à rechercher une solution pacifique et légale à ce différend. L’avenir de notre nation, et bien sûr la stabilité de notre région, dépendent de notre capacité à défendre ensemble nos droits souverains.

J'exhorte le président Ali à accorder une grande importance à l'article 13 de la constitution du Guyana et à adopter l'inclusion. La démocratie inclusive est au cœur de la philosophie de notre nation, et il nous incombe, à nous tous, de respecter ce principe, en particulier face aux menaces extérieures à notre souveraineté. Nous devons, à la base, transcender les divisions partisanes et rester unis pour défendre notre souveraineté territoriale et nationale.

Alors que nous naviguons dans ces eaux turbulentes, nous nous souvenons de l’histoire complexe du conflit d’Essequibo, enraciné dans l’ère coloniale. La quête par le Guyana d'un jugement final et contraignant de la CIJ confirmant la sentence arbitrale de 1899 ne concerne pas seulement l'intégrité territoriale, mais également la garantie des intérêts économiques et géostratégiques futurs de notre nation. La région d'Essequibo, riche en ressources naturelles, fait partie intégrante du développement et de la prospérité du Guyana.

Je félicite ma collègue, la députée Amanza Walton-Desir, ministre fantôme des Affaires étrangères, pour son engagement proactif auprès du gouvernement en ces temps critiques. Il est impératif que nous, en tant que nation, soyons unis et mobilisons toutes les ressources à notre disposition pour défendre nos droits territoriaux et faire respecter les principes du droit international.

Soyons unis, au-delà des partis et en tant que peuple guyanais uni, pour garantir la sécurité de l'avenir de notre nation et affirmer notre engagement en faveur de la paix, de la justice et de l'État de droit. Dans l’unité, il y a la force, et dans la force, il y a la victoire.

La souveraineté du Guyana n'appartient pas uniquement au gouvernement mais à nous tous, quelle que soit notre affiliation politique. Lorsque j’ai prêté serment en tant que parlementaire, c’était avec l’engagement solennel de représenter et de sauvegarder les intérêts de tous les Guyanais.

L’action illégale du Venezuela constitue une menace sérieuse pour les intérêts et l’avenir de tous les Guyaniens.

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