DPI – Le président Dr Mohamed Irfaan Ali a réaffirmé l'engagement du gouvernement à atteindre la neutralité carbone tout en soulignant l'influence substantielle que les initiatives d'adaptation climatique de la Guyane ont eues au niveau international.
Telles sont ses remarques lors d'un entretien avec Morning Brew de Trinité-et-Tobago.
L'importante zone forestière du Guyana et son emplacement stratégique dans le bassin amazonien en font un pays essentiel à l'effort mondial de lutte contre le changement climatique.
Le bassin amazonien fournit environ 20 % de l’oxygène mondial, ce qui lui vaut le surnom de « poumon du monde ». Dans ce contexte, le président Ali a déclaré que le Guyana est un leader en matière de gestion forestière et de sauvegarde des poumons de la planète.
Les forêts de Guyane stockent 19,5 gigatonnes de carbone et séquestrent le dioxyde de carbone qu’elles absorbent. Ainsi, le captage du carbone se produit au-delà de la phase de stockage.
« Quand on considère l'abondance de la biodiversité dans un monde qui a perdu plus de 60 pour cent de sa biodiversité et de ses services écologiques au cours des 50 dernières années, on se rend compte de l'importance mondiale des forêts du Guyana dans leur intégralité », a expliqué le président.
Dans ces circonstances, le président Ali a souligné la nécessité cruciale pour les pays développés, en particulier ceux qui émettent des émissions de carbone, d'adopter des mesures résolues pour soutenir l'effort mondial de lutte contre le changement climatique.
Cela nécessite des engagements financiers importants en faveur d’initiatives d’adaptation climatique, un objectif que le gouvernement a toujours soutenu.
En outre, le président a souligné que la Guyane démontre déjà un cadre innovant pour générer des revenus à partir des ressources naturelles qui promeut la responsabilité environnementale et la neutralité carbone.
En décembre 2022, le pays a conclu un accord pluriannuel capital avec Hess Corporation. Aux termes de cet accord, la nation acquerra 2,5 millions de crédits carbone par an de 2016 à 2030.
La Guyane est ainsi rémunérée pour la préservation de ses espaces forestiers. Les fonds ainsi obtenus sont alloués à des initiatives qui promeuvent le développement durable, y compris, sans s'y limiter, les systèmes agricoles résilients, les énergies renouvelables et la défense côtière.
Déjà, 15 % des fonds générés grâce à cet accord sont alloués aux communautés autochtones. Grâce à cette démarche, 800 initiatives sont en cours au sein de ces communautés.
Récemment, les crédits carbone émis par le pays ont été approuvés pour que les compagnies aériennes puissent les utiliser dans la phase préliminaire du CORSIA, une initiative mondiale de réduction des émissions établie par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
Le président Ali affirme que ces réalisations témoignent de l'engagement du Guyana à construire un avenir plus solide face aux impacts du changement climatique.
« L'attention mondiale a été attirée sur la politique et le cadre que nous avons développés pour la gestion de nos forêts et l'utilisation des forêts comme outil important dans la lutte contre le changement climatique », a-t-il poursuivi. « C'est peut-être la raison pour laquelle… »
Il a déclaré que le Guyana est un pays pionnier non seulement dans la gestion durable des forêts mais, plus important encore, dans la création d'un cadre qui garantira que les forêts continueront à jouer un rôle important dans l'atténuation des effets du changement climatique à l'avenir.
Le président a en outre souligné la Stratégie de développement à faible intensité de carbone (LCDS2030), le cadre fondamental des efforts du Guyana pour lutter contre le changement climatique. Les principales préoccupations du LCDS sont les importants puits de carbone et la vaste forêt tropicale du pays.
Conformément à ce critère, le gouvernement poursuit le développement économique en utilisant ses ressources pétrolières et gazières de manière à préserver la réputation environnementale du Guyana.
Le président a ajouté : « Pour nous, la gestion forestière ne concerne pas seulement le changement climatique et l’environnement ; il s’agit également de monétiser cette ressource nationale inestimable pour financer le développement d’une économie durable.
Le dirigeant guyanais a réaffirmé que l'objectif est de garantir l'exécution de politiques qui sauvegardent les forêts et préviennent la dégradation des terres tout en préservant une agriculture et des moyens de subsistance durables.