Voir ci-dessous une déclaration du président de la Commission présidentielle sur la prévention et le contrôle des MNT, le Dr Leslie Ramsammy, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, qui est célébrée aujourd’hui (31 mai 2023) sous le thème : « Cultivez de la nourriture, pas du tabac ».

LE TEMPS D’UNE ACTION PLUS CONCERTÉE POUR METTRE FIN AUX RAVAGES DU TABAC

Le monde a besoin de produire plus de nourriture. Combien d’entre nous réalisent que plus de 200 000 hectares de terres sont aujourd’hui utilisées dans le monde pour cultiver des feuilles de tabac afin de produire plus de six billions de cigarettes chaque année ? Ce sont des terres qui pourraient être utilisées pour accroître la sécurité alimentaire. Les articles 17 et 18 de la CCLAT (Convention-cadre pour la lutte antitabac) appellent les gouvernements du monde entier à s’assurer qu’ils travaillent collectivement pour garantir que les agriculteurs qui dépendent de la culture du tabac soient soutenus pour passer à la production d’autres cultures sans perdre leurs moyens de subsistance. Ce n’est pas une obligation des seuls pays où le tabac est encore cultivé, c’est, comme le changement climatique, une responsabilité collective. L’ONU doit jouer un rôle plus important pour que les pays puissent abandonner la culture du tabac pour soutenir la sécurité alimentaire.

La Commission présidentielle guyanaise sur la prévention et le contrôle des MNT saisit l’occasion aujourd’hui, à l’occasion de la Journée sans tabac, pour rappeler à l’ONU et au monde que nous avons cette obligation et que nous avons fait peu ou pas de progrès pour respecter cette obligation convenue depuis quinze ans. après que nous nous soyons mis d’accord.

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale sans tabac. La Commission présidentielle sur la prévention et le contrôle des MNT se joint au ministère de la Santé et à nos sœurs et frères pour observer cette journée et réaffirmer la position ferme de la Commission selon laquelle la Guyane doit mettre pleinement en œuvre la loi de 2017 sur la lutte antitabac.

Six ans après la promulgation de la loi, le Guyana n’a pas encore pleinement mis en œuvre les dispositions de la loi. Nous exhortons le ministère de la Santé et les autres agences d’exécution à assurer la pleine mise en œuvre de la loi.

Nous nous joignons aux commissions sœurs de la CARICOM et du monde entier pour souligner le fait que quinze ans après l’entrée en vigueur de la CCLAT, avec maintenant 182 pays signataires, le traité fondé sur des preuves n’est toujours pas pleinement mis en œuvre de manière égale dans le monde.

Alors que nous continuons à observer la Journée sans tabac, nous espérons que de notre vivant, nous pourrons passer de l’observation de la journée à la célébration de la FIN DU TABAC. Il ne fait aucun doute que le tabac est un tueur et une menace pour la santé publique. Plus de 8 millions de personnes meurent prématurément chaque année à cause de l’usage du tabac, dont plus de 1,2 million qui meurent de l’exposition à la fumée secondaire. Cela n’inclut pas les millions de personnes qui meurent après 70 ans et qui auraient pu vivre encore plus longtemps s’il n’y avait pas eu d’empoisonnement au tabac. Cela n’inclut pas les millions de personnes qui vivent des vies handicapées à cause du tabac.

Le tabac est un tueur, l’un des plus grands tueurs, mais il n’est pas extrajudiciaire, car il tue lorsqu’il est utilisé exactement comme le permet la loi.

Bien que nous ayons fait des progrès auprès des adultes, davantage de jeunes fument. Actuellement, 24 % de la population mondiale sont des fumeurs, 37 % d’hommes et 8 % de femmes. Nous devons travailler plus dur pour réduire ce nombre. Mais nous avons un défi à relever, car dans de nombreux pays, le tabagisme augmente dans l’ensemble, de plus en plus de jeunes adoptant un mode de vie qui garantit l’invalidité, la maladie et la mort prématurée.

De plus, le vapotage et la prolifération des bars à narguilé présentent une autre forme de menace pour la santé et le bien-être. La réponse mondiale pour plus de réglementations afin de s’assurer que les compagnies de tabac ne trouvent pas un autre moyen d’entrer dans la vie des gens à des fins lucratives est requise de toute urgence.

Nous dépensons des millions dans la lutte contre le suicide, pourtant nous insistons pour permettre au tabac de tuer des gens. C’est insensé. Nous sommes même réticents à augmenter les impôts sur ce tueur. Dans notre propre pays, entre 2015 et 2020, nous avons introduit de nouvelles taxes et augmenté les anciennes, mais nous n’avons pas augmenté la taxation des produits du tabac.

La Commission plaide à nouveau pour une augmentation de la taxation du tabac en Guyane.

Le tabac n’affecte pas notre santé et nous tue à cause de sa consommation directe, il affecte notre santé et notre bien-être car c’est aussi un danger pour l’environnement. Six billions de cigarettes sont produites chaque année. Les cultures de tabac qui produisent suffisamment de feuilles à cette fin peuvent soutenir la culture de 600 millions d’arbres qui pourraient servir de puits de carbone. En effet, la consommation de tabac contribue à plus de 84 millions de tonnes de CO2 par an. L’industrie du tabac épuise le monde de plus de 30 milliards de tonnes d’eau. L’usage du tabac conduit à plus
plus de 800 millions de kilogrammes de mégots de cigarettes à la poubelle chaque année.

Cette menace pour la santé, l’environnement et le changement climatique doit être stoppée maintenant. La Commission présidentielle du Guyana sur la prévention et le contrôle des MNT demande instamment une plus grande action aux niveaux national, régional et mondial pour mettre pleinement en œuvre les lois nationales et la CCLAT.

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